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L’Algérie qualifie les propos d’Emmanuel Macron d’une atteinte inacceptable à la mémoire de 5 millions de martyrs

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Algérie  La Présidence algérienne a indiqué, dans un communiqué, qu’elle « refuse catégoriquement l’ingérence dans les affaires intérieures du pays et le président Abdelmadjid Tebboune a décidé de rappeler, immédiatement, l’ambassadeur d’Alger à Paris.

L’Algérie a dénoncé, samedi soir, les « déclarations du président français, Emmanuel Macron, à son encontre, les considérant comme étant une atteinte inacceptable à la mémoire de plus de 5 millions de résistants tués par la France coloniale ». C’est ce qui ressort d’un communiqué de la Présidence Algérienne rendu public, en réaction aux déclarations de Macron, qualifiées « d’offensantes », au sujet de l’époque coloniale et de la situation intérieure en Algérie.

Selon le communiqué, dont la teneur a été diffusée par la télévision d’État, les « déclarations de Macron constituent une atteinte inacceptable à la mémoire de 5 millions 630 mille martyrs qui ont consenti le sacrifice suprême, à travers une résistance courageuse contre la colonisation française, entre les années 1830 et 1962 ».

Macron accuse l’Algérie d’alimenter une rancune contre la France

« Les innombrables crimes de la France coloniale et le génocide contre le peuple algérien qui n’est pas reconnu par la France  ne peuvent faire l’objet de manœuvres offensantes », poursuit le communiqué. Le texte indique que « les déclarations imputées au président français n’ont pas été démenties officiellement ». La Présidence relève que « l’Algérie rejette catégoriquement toute ingérence dans ses affaires intérieures comme cela est contenu dans ses déclarations et le président Abdelmadjid Tebboune a décidé de rappeler immédiatement, pour consultation, l’ambassadeur d’Algérie en France, Mohamed Antar Daoud ».

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Macron a, dans ses propos, accusé les autorités algériennes d’alimenter une « rancune » contre la France. Il a également contesté l’existence d’une Nation algérienne avant l’arrivée de la colonisation française en 1830, s’interrogeant « Est-ce qu’il y avait une nation algérienne avant la colonisation française ? »

La provocation du président français

Macron a prétendu qu’il « y avait une colonisation avant la colonisation française » de l’Algérie, allusion faite à la présence ottomane dans le pays entre 1514 et 1830. Et le président français de poursuivre ses allégations : « Moi, je suis fasciné de voir la capacité qu’a la Turquie à faire totalement oublier le rôle qu’elle a joué en Algérie et la domination qu’elle a exercée. Et d’expliquer qu’on est les seuls colonisateurs, c’est génial. Les Algériens y croient. »

Les historiens conviennent pour dire que la présence ottomane dans le pays était la résultante d’une protection réclamée par les habitants contre l’occupation italienne et espagnole de plusieurs villes du littoral. Le journal algérien « Echourouk » a qualifié les déclarations de Macron de « provocantes », indiquant qu’elles « remettent les relations algéro-françaises à la case départ et dévoilent l’ampleur de la fragilité des relations bilatérales émaillées de plusieurs dossiers empoisonnés ».

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« Il était notoire dans les propos du président français qu’il cherchait un sous-traitant de l’Intérieur pour se dresser contre le rapprochement algéro-turc, qui prend de l’ampleur au détriment de l’héritage français détérioré et ce sous-traitant ne peut être que les Algériens eux-mêmes, un espoir qui demeure une chimère dès lors que l’Algérie sait distinguer clairement entre l’ami et l’ennemi et n’attend les conseils de personne », poursuit le journal.

Depuis un certain temps, les relations politiques et diplomatiques entre l’Algérie et la France traversent une étape alternant tension et froid, et marquées par une hémorragie économique des entreprises françaises qui ont quitté le pays après le refus des autorités algériennes de renouveler leurs contrats. Depuis quelques jours, l’Algérie a convoqué l’ambassadeur français à Alger pour protester officiellement contre la décision de Paris portant réduction du nombre des visas d’entrée accordés à ses concitoyens.

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