Le conseil marocain des droits de l’Homme (CNDH), a publié, le 12 juillet, un rapport sur le drame de Melilla. Il accable l’Espagne.
23 migrants qui tentaient de s’introduire en Espagne ont trouvé la mort lors des heurts à Melilla avec les gardes-frontières. Des organisations internationales et des défenseurs des droits de l’homme ont réclamé que justice soite faite. C’est le cas du conseil marocain des droits de l’Homme (CNDH), qui a publié un rapport qui met en cause les autorités espagnoles.
Ce rapport publié par la CNDH qui a dépêché à Nador au lendemain de l’assaut des migrants pour entrer à Melilla, une commission d’information, dénonce la violence exercée par les policiers espagnols sur les migrants qui auraient mérité plutot de l’assistance.
Le dit rapport élaboré sans les résultats définitifs de l’autopsie en cours, attribue la cause de « la majeure partie des décès » à « une asphyxie mécanique, engendrée par la bousculade au niveau du point de passage qui a été pris d’assaut par les migrants ».
La CNDH précise également dans son rapport que les corps des migrants tués sont encore à la morgue de l’hôpital de la ville qui a reçu au total 76 migrants dont 5 étaient déjà décédés et 27 grièvement blessés.
Il sied de préciser que les autorités marocaines bien au delà de ce qu’attendaient les défenseurs des droits de l’homme et les ONG, ont arrêté et traduit devant la justice plusieurs migrants qu’ils tiennent pour responsables de ce drame.
L’Algérie a fermement dénoncé ce drame et accuse le Maroc « d’être responsable de ce drame qui a choqué le monde entier ».
Les images qualifiées de choquantes « renseignent sur l’extrême brutalité et l’usage disproportionné de la force qui s’apparentent, en la circonstance, à de véritables exécutions sommaires », a dénoncé Amar Belani, envoyé spécial chargé de la question du Sahara occidental et des pays du Maghreb au ministère algérien des Affaires étrangères précisant que l’Algérie réclame une enquête indépendante.
« Ces événements tragiques mettent en relief la violation systématique des droits humains de la part d’un État qui a choisi, d’une part, d’instrumentaliser l’épouvantail de la submersion migratoire à des fins de chantage politique et d’autre part, de jouer le rôle de gendarme contre espèces sonnantes et trébuchantes dans le cadre de l’externalisation de la gestion des frontières extérieures de l’Union européenne » poursuivit-il.
« Les instances internationales et plus précisément le Haut-commissariat des Nations Unies pour les réfugiés doivent diligenter des enquêtes indépendantes et transparentes pour déterminer les responsabilités et faire la lumière sur ces événements tragiques qui ont fait craquer le vernis de la pseudo-approche humanitaire dans la gestion des problèmes de la migration »a t-il conclu.