Découvrez les défis actuels de l’industrie de la tomate au Maroc, le 3ème exportateur mondial, face à une hausse significative des exportations vers la France. Les tensions émergent entre les producteurs français et marocains, alimentées par des questions de prix, de protectionnisme et de conditions climatiques difficiles.
Exportations en hausse et performances record
Entre octobre 2022 et septembre 2023, le royaume a expédié une impressionnante quantité de 424 690 tonnes de tomates vers la France, marquant une croissance de 7,6 % par rapport à la campagne précédente. Ces performances ont généré des recettes d’exportation en hausse de 27,5 %, atteignant 168 millions d’euros (181 millions de dollars), selon les données d’Eurostat.
Exportations de tomates du Maroc : Tensions sur le Marché Français
L’Association Tomates et Concombres de France souligne que les importations en provenance du royaume chérifien sont principalement stimulées par les enseignes de la grande distribution, favorisant les offres à bas prix au détriment de l’offre française. Les circuits de restauration hors foyer, exempts d’obligations d’affichage de l’origine, contribuent également à cette tendance.
Dénonciation d’un « Favoritisme » et questions de protectionnisme
L’Association Tomates et Concombres de France dénonce un possible « favoritisme » accordé au Empire chérifien en vertu de l’Accord UE-Maroc sur les mesures de libéralisation réciproques en matière de produits agricoles et de produits de la pêche. Elle souligne également la pratique de prix d’entrée fixés pour les produits marocains, créant des déséquilibres sur le marché français.
Contexte climatique difficile
Avec environ 90 % de la récolte de tomates provenant de la région de Souss-Massa, le Maroc fait face à des défis liés à une sécheresse persistante depuis 2018. La station de dessalement d’Agadir joue un rôle crucial dans l’approvisionnement en eau d’irrigation pour soutenir la production. Il convient de noter que les tensions entre les producteurs français et marocains sur le marché des tomates soulignent les enjeux économiques et climatiques complexes auxquels l’industrie est confrontée. Ces développements auront des répercussions significatives sur le commerce entre les deux nations et méritent une attention particulière.
Réponse de l’Association marocaine des producteurs et producteurs-exportateurs des fruits et légumes (Apefel)
L’Apefel réplique en expliquant que les exportateurs marocains sont soumis à des contingents annuels et à des prix d’entrée réglementés. Ces prix augmentent pendant la période de production européenne, reflétant une logique de protectionnisme. Selon l’Apefel, les exportations marocaines répondent à une demande réelle sur le marché français.