La problématique du Sahara occidental continue de générer des frictions diplomatiques, en particulier entre la France et l’Algérie. Dans ce cadre, l’historien Benjamin Stora a interpellé les autorités françaises pour qu’elles respectent le droit international. Selon lui, la tension principale entre Paris et Alger découle de l’approbation française du plan d’autonomie marocain pour le Sahara occidental.
Benjamin Stora a souligné que « le conflit entre Paris et Alger a commencé avec la question du Sahara occidental » et l’adoption par la France de ce plan controversé. « Les autorités françaises doivent simplement respecter le droit international qui reconnaît le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui et suivre les principes des chartes des Nations Unies relatives à ce conflit », a-t-il déclaré. Benjamin Stora a averti Macron que la France doit respecter le droit international.
Benjamin Stora, historien renommé né en Algérie
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A mis en avant les risques diplomatiques de cette position et a souligné l’importance de reconstruire la confiance entre la France et l’Algérie, deux pays ayant des liens historiques et stratégiques importants. « Il est crucial de restaurer une relation de confiance, qui est actuellement très fragilisée, entre ces deux nations majeures », a-t-il insisté. En outre, la position française sur le Sahara occidental suscite des réactions croissantes au sein de la politique française, où de plus en plus de voix critiquent le soutien d’Emmanuel Macron au plan marocain. Cette opposition reflète un malaise grandissant envers une politique qui dévie des normes du droit international.
Parallèlement, la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) a récemment rejeté une proposition de la Commission européenne de modifier des décisions prises concernant le Sahara occidental, réaffirmant ainsi le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui et accentuant l’embarras du Maroc sur la scène internationale. Le 4 octobre 2024, la CJUE avait déjà déclaré que les accords commerciaux et de pêche entre l’Union européenne et le Maroc ne s’appliquaient pas au Sahara occidental sans le consentement du peuple sahraoui. L’organisation Western Sahara Resource Watch (WSRW) rappelle que la CJUE a précisé que « le droit à l’autodétermination est détenu par le peuple sahraoui, et non par la population du territoire en général », une précision cruciale qui contrecarre les tentatives marocaines, selon des critiques du Sahara occidental et d’Europe, de manipuler les données démographiques.
Pour Benjamin Stora, la crédibilité de la France est en jeu. Ces événements renforcent la position du peuple sahraoui dans sa quête d’autodétermination. Malgré les efforts du gouvernement marocain pour altérer la réalité sur le terrain, les institutions européennes et internationales semblent de plus en plus disposées à remettre en question la position marocaine. L’appel de Benjamin Stora à Macron s’inscrit dans cette dynamique, pressant la France de revoir sa politique pour se conformer au droit international. L’enjeu dépasse les relations bilatérales, touchant au respect des principes fondamentaux du droit international et à la préservation de la crédibilité de la France sur la scène diplomatique.