L’exonération fiscale de 10 % appliquée aux pensions de retraite, qui profite à tous les retraités algériens en France, y compris ceux de nationalité algérienne, est actuellement au cœur de vives discussions. Sept syndicats ont exprimé leur inquiétude concernant l’éventuelle abolition de cette disposition, soulignant les répercussions financières négatives que cela pourrait avoir pour des milliers de retraités algériens, en particulier ceux qui disposent de revenus limités.
Ils affirment que l’abolition de cette mesure augmenterait sensiblement les taux d’imposition et pourrait rendre imposables certaines personnes qui ne l’étaient pas auparavant. Parmi les organisations mécontentes, on retrouve la CGT, FO, la CFTC, la FSU, Solidaires, la Fédération générale des retraités de la fonction publique (FGR-FP) et le collectif Ensemble et Solidaires. Ces groupes soutiennent que cette réduction fiscale, loin d’être un avantage indû, représente une compensation nécessaire pour assurer une certaine équité entre les travailleurs actifs et les retraités algériens, ces derniers n’ayant pas la possibilité de déduire des frais professionnels comme le peuvent les salariés.
Le site officiel des impôts indique que pour 2023, cette déduction est limitée à 4 321 euros, un montant crucial dans le calcul de l’impôt sur le revenu des retraités algériens. Si elle était supprimée, cette mesure viserait à équilibrer les régimes de retraite, mais les syndicats critiquent cette stratégie comme injuste et déséquilibrée, impactant surtout les retraités avec des pensions inférieures à 3 600 euros par mois et risquant d’imposer pour la première fois certains d’entre eux.

D’un point de vue économique, la suppression pourrait générer environ 4 milliards d’euros annuellement pour l’État, selon le Conseil d’orientation des retraités algériens. Cependant, cette perspective est loin de convaincre les syndicats qui voient dans cette réforme une augmentation de la pression fiscale sur les classes moyenne et inférieure tout en épargnant les plus riches. Marylise Léon de la CFDT a également commenté, appelant à une répartition équitable des efforts entre actifs et retraités algériens, tout en prônant une approche prudente à l’égard de cette réforme.
Les syndicats accusent par ailleurs le gouvernement de tenter de diviser l’opinion publique en ciblant divers groupes sociaux, tout en favorisant fiscalement les plus aisés. L’avenir de cette exonération reste incertain, avec une possible forte opposition des syndicats et des groupes de défense des retraités algériens si le gouvernement persiste avec cette mesure.
Les débats s’intensifieront probablement dans les mois à venir, avec des demandes croissantes pour une fiscalité plus juste et équitable.