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Les Harkis, une tragédie construite sur un mensonge d’Etat de la France en pleine guerre d’Algérie

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« Je crois malheureusement que l’on peut parler de mensonge d’Etat de la France vis-à-vis des harkis, si l’on fait un relevé des déclarations faites au plus haut niveau de l’Etat entre 1958 et 1962, affirme Philippe Faucon. Le scénario est construit autour de cet évènement effectivement porteur d’une tragédie annoncée : on a armé des gens contre d’autres, qu’on a ainsi enfermés dans une situation très risquée pour eux. Puis, quand il s’est avéré que ces gens représentaient avec leurs familles un trop grand nombre de personnes à faire venir et installer en France, alors on a tenté de restreindre ce nombre. »

« Le film est organisé en trois parties et court sur les trois dernières années du conflit, poursuit le réalisateur. Lorsque les harkis s’engagent, on leur explique que la France est présente en Algérie pour toujours, alors que le général de Gaulle évoque déjà en septembre 1959 le principe de l’autodétermination. En 1960, des émissaires français rencontrent des représentants du FLN, et la hiérarchie militaire envoie l’harka du lieutenant Pascal dans le bled pour soustraire ses harkis aux rumeurs qui circulent. Un peu auparavant, de Gaulle a parlé de « l’Algérie algérienne ». Dans la troisième partie du film, on est en 1962. Le cessez-le-feu a été signé. Les harkis sont désarmés. Le choix fait trois ans auparavant se transforme en piège. »

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Cette tragédie historique est décrite avec sobriété et aucun romanesque. Contrairement aux récits cinématographiques de guerre classiques, il n’y a pas de musique, ce qui confère toute son âpreté et sa vérité à la narration. C’est une histoire d’hommes peu instruits, pris dans la guerre, qui sentent un piège se refermer lentement sur eux. Les combats sont filmés en plans fixes, sans effets spéciaux, ce qui renforce le côté documentaire, voire testimonial du récit. Un film utile que l’on peut voir avec des jeunes afin de partager un bout encore peu connu de l’histoire de France. Pour Philippe Faucon, « il ne s’agit pas de ne pas prendre parti, mais de trouver à dire la complexité, d’éviter les simplismes, les manichéismes, d’exprimer le plus possible toutes les vérités. Ce qui n’est pas simple, car les vérités peuvent être multiples et rester en conflit ».

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