Le constructeur automobile sud-coréen Hyundai se prépare à faire son grand retour en Algérie avec un projet ambitieux : l’installation d’une usine de production de véhicules sur le territoire algérien. Fort d’un investissement de 400 millions de dollars, ce projet constitue une étape majeure non seulement pour Hyundai, mais également pour l’économie algérienne.
La marque sud-coréenne n’est pas étrangère au marché algérien. Elle y avait déjà opéré jusqu’en 2020, année où elle a dû fermer son unité de montage à Tiaret en raison de poursuites judiciaires impliquant son ancien partenaire local, le groupe Tahkout. Cette fermeture avait temporairement mis fin à la présence d’Hyundai en Algérie, mais le constructeur est désormais déterminé à y revenir en force. Ce retour s’inscrit dans une stratégie globale de diversification, visant à renforcer sa position sur des marchés prometteurs comme celui de l’Afrique.
Pour l’Algérie, ce projet constitue une occasion de revitaliser son industrie automobile, un secteur stratégique pour réduire sa dépendance aux hydrocarbures et diversifier son économie.
Une usine aux aspirations variées.
D’après les informations publiées par le journal gouvernemental algérien *El Moudjahid* dans son édition du 24 janvier 2025, l’usine Hyundai devrait commencer à produire ses premiers véhicules d’ici à la fin de l’année 2026. Les premiers modèles incluront un SUV économique et un véhicule utilitaire, répondant ainsi à la demande croissante pour des voitures abordables en Algérie et à travers l’Afrique. En 2027, la gamme sera élargie avec l’introduction d’une berline à prix compétitif et d’un autre utilitaire, tandis qu’en 2028, une petite citadine viendra enrichir l’offre. Cette diversification des modèles illustre la volonté d’Hyundai de s’adapter aux attentes variées des consommateurs locaux et africains.
Par ailleurs, Hyundai prévoit d’intégrer des véhicules électriques dans sa production, affirmant ainsi son engagement envers la transition énergétique et la réduction des émissions de carbone. Ce positionnement en faveur de solutions durables pourrait attirer une clientèle davantage sensibilisée aux enjeux environnementaux.
Le choix de l’Algérie comme site de production n’est pas anodin. Le marché automobile africain est en pleine croissance, avec une forte demande pour des véhicules accessibles et économiques. En s’établissant en Algérie, Hyundai cherche à s’assurer une place de choix sur ce marché tout en répondant aux besoins du pays. De plus, l’intégration de véhicules électriques dans l’offre de l’usine algérienne pourrait donner à Hyundai un avantage concurrentiel, dans un contexte où les préoccupations liées à l’environnement gagnent en importance sur le continent africain.
Vers le renforcement de l’industrie automobile en Algérie
Le retour d’Hyundai s’inscrit dans un contexte de réorganisation du marché automobile en Algérie. En 2023, l’inauguration de l’usine Fiat du groupe Stellantis a marqué un tournant majeur dans ce domaine, incitant d’autres investisseurs internationaux à s’intéresser au pays. Hyundai devra ainsi affronter une concurrence renforcée, mais le constructeur reste optimiste quant à sa capacité à se démarquer grâce à une gamme variée et compétitive.
Ce projet reflète l’ambition de l’Algérie de devenir un acteur clé de l’industrie automobile dans la région. En attirant les investissements de grandes marques mondiales, le pays aspire à se positionner comme une plateforme stratégique pour la production et l’exportation de véhicules à travers l’Afrique. Pour Hyundai, ce retour sur le marché algérien représente une opportunité de redorer son image et de reconquérir la confiance des consommateurs locaux.
Pour l’Algérie, il s’agit d’un pas significatif dans la diversification de son économie et le développement de son secteur automobile, tout en attirant des investissements d’envergure internationale.