En officialisant sa  réconciliation avec le Maroc, l’Espagne s’expose à une nouvelle crise avec l’Algérie

L’Espagne et le Maroc ont décidé de mettre fin à une série de crise  répétée, qui avait débutée en avril 2021 alors que la péninsule avait accueilli, en secret, le leader indépendantiste sahraoui Brahim Ghali pour des soins médicaux. Presque un an, Rabat, qui revendique la souveraineté sur le Sahara occidental, n’a pas lésiné sur les représailles : interruption du trafic de passagers dans le détroit de Gibraltar, fermeture des frontières terrestres avec les enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla et entrées massifs d’immigrés irréguliers dans ces deux territoires.

Après un an de pressions intenses entre Madrid et Rabat le Premier Ministre espagnol Pedro Sanchez a écrit au roi marocain Mohamed VI le 14 mars, évoquant des idées importantes pour les relations entre les deux royaumes, et apportant notamment son soutien au plan d’autonomie de Rabat pour le Sahara occidental.

 La position de l’Espagne, en tant qu’ancienne puissance colonisatrice de la région, est particulièrement écoutée sur la scène internationale, c’est donc une avancée très importante pour le Maroc ​, explique Enrique Vila, professeur de sciences politiques à l’ Université Uned de Ceuta.

on remplace une crise par une autre ​, s’inquiète Ignacio Cembrero, journaliste espagnol et expert du Maghreb. L’Algérie, qui soutient le mouvement indépendantiste sahraoui, a rappelé immédiatement son ambassadeur à Madrid . Ou, le pays fournit 40 % du gaz naturel importé en Espagne et les accords arrivent à échéance. En se réconciliant avec le Maroc, Madrid s’expose à une hausse des prix, en plus d’une nouvelle crise diplomatique à gérer avec l’Algérie.