Malgré ses affirmations de respecter l’autonomie de sa justice et la séparation des pouvoirs, la France semble moins consistante quand il s’agit de l’Algérie. L’exemple de Boualem Sansal, Franco-Algérien récemment condamné à cinq ans de prison ferme en Algérie pour ses propos et échanges, illustre bien ce point.
Sa condamnation, enquêtée depuis novembre dernier, a suscité de vives réactions en France, où médias et politiques ont réclamé sa libération. Toutefois, des cas similaires survenant en France, particulièrement dans les territoires ultramarins, ne bénéficient pas de la même couverture médiatique. L’affaire Sansal montre une application sélective du droit international par la France, visible aussi dans son refus d’extrader Abdeslam Bouchouareb malgré un accord judiciaire avec l’Algérie.
Rachid Nekkaz, autre Franco-Algérien, a déploré le manque de soutien français lors de sa détention en Algérie. Pardonné par le président algérien, mais condamné en France, Nekkaz souligne une approche pragmatique de l’Algérie par rapport à la France, et questionne son statut administratif en France, en contraste avec le traitement qu’il reçoit aux États-Unis. La couverture médiatique en France semble biaisée, surtout dans les débats télévisés et les analyses, contribuant à une vision altérée des réalités judiciaires algériennes.
Cette gestion de l’information indique un parti pris influençant l’opinion publique. D’un point de vue juridique, l’intervention de politiciens français pour la libération de Sansal, avant même la confirmation de sa condamnation, interroge sur le respect des procédures judiciaires.
La France, tout en prônant la souveraineté judiciaire, devrait admettre que l’Algérie, en tant qu’État souverain, possède ses propres lois et procédures. Cette incohérence révèle une contradiction dans la diplomatie française, mettant en doute l’intégrité de son discours sur l’indépendance judiciaire.