Berlin veut geler pendant deux ans le regroupement familial des bénéficiaires de la protection subsidiaire, principalement des Syriens, face à une saturation des capacités d’accueil et dans le cadre d’un durcissement de la politique migratoire.
Berlin durcit sa politique migratoire face à une saturation de ses infrastructures
Le gouvernement allemand prévoit de suspendre pendant deux ans le regroupement familial pour les personnes bénéficiant de la protection subsidiaire, un statut accordé à ceux qui ne remplissent pas les critères du statut de réfugié, mais qui ne peuvent retourner dans leur pays d’origine en raison de dangers réels. Cette mesure, soutenue par la coalition CDU/CSU-SPD, touche principalement les ressortissants syriens.
Selon le ministre de l’Intérieur Alexander Dobrindt, les structures locales – écoles, logements, services sociaux – sont au bord de la saturation. Le gouvernement allemand estime qu’il devient difficile de garantir des conditions d’accueil dignes à de nouveaux arrivants. Le regroupement familial, qui permet aux proches d’un réfugié déjà installé de le rejoindre, serait donc suspendu pour soulager ces infrastructures.

Suspension du regroupement familial : Une décision controversée
La décision allemande s’inscrit dans une stratégie plus large de maîtrise des flux migratoires au sein de l’espace Schengen, comprenant notamment des contrôles renforcés aux frontières prolongés jusqu’en septembre 2025. Le futur chancelier Friedrich Merz insiste sur l’application du règlement Dublin III, selon lequel les demandes d’asile doivent être déposées dans le premier pays d’entrée dans l’Union.
Mais la mesure pourrait impacter des milliers de familles, séparées en attente de réunification. Des ONG et acteurs institutionnels européens dénoncent une décision perçue comme contraires aux valeurs de solidarité et aux droits fondamentaux. Pour des réfugiés comme Mohammed, père de famille syrien installé seul en Allemagne, ce gel risque de renforcer l’isolement et la précarité.