Ce jeudi 16 mars, le chef de l’État Tebboune a procédé à un remaniement ministériel. En effet, si d’aucuns peuvent facilement comprendre la mise à l’écart du ministre de l’Industrie, Ahmed Zeghdar, qui quitte le gouvernement algérien après avoir osé démentir, il y a tout juste quelques jours, le président Tebboune sur la date de la commercialisation des voitures Fiat montées en Algérie, il est tout aussi aisé d’expliquer les raisons derrière la mise à l’écart brutale du désormais ex-ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra.
Et oui nous le savons tous l’homme qui fut chef de la diplomatie algérienne de 2013 à 2017 a été rappelé le 7 juillet 2021 par le duo Tebboune-Chengriha. En effet les promoteurs de «l’Algérie nouvelle» voyaient en Lamamra l’homme providentiel qui allait redonner vie à la diplomatie algérienne, et surtout, croyaient-ils, contrer le Maroc sur le dossier du Sahara, mais tout cela fut sans doute demeure un échec, d’une part, à cause de la reconnaissance par Washington de la marocanité du Sahara et, d’autre part, du rétablissement de l’ordre à El Guerguerat, désormais interdite, comme toutes les zones tampons du Sahara, au Polisario.
Mieux en 20 mois à la tête de la diplomatie algérienne, le bilan de Ramtane Lamamra a été plutôt catastrophique aux yeux de ses employeurs. En croire plusieurs observateurs, il a lamentablement échoué dans sa mission principale, à savoir freiner la dynamique de la diplomatie marocaine sur le dossier du Sahara. La preuve le Maroc a continué à engranger, durant ces 20 derniers mois, d’importants acquis, que ce soit à travers le nombre de pays européens ayant soutenu le plan marocain d’autonomie au Sahara comme seule solution à ce conflit factice, ou les dizaines de pays d’autres continents qui ont ouvert des consulats dans les deux grandes villes du Sahara marocain, Laâyoune et Dakhla, en guise de soutien ferme à la marocanité du Sahara.
Limogeage de Lamamra : échecs ou méfiance de Tebboune
A noter également que la débâcle est Lamamra, c’est celui dont il a fait montre lors du Sommet de la Ligue arabe d’Alger en novembre dernier, lorsqu’il commit l’impair, devant tous les dirigeants arabes, de ne pas accueillir, ne serait-ce que durant une minute, son homologue marocain, Nasser Bourita, venu représenter le roi Mohammed VI à ce sommet. et oui cette attitude aussi honteuse, qu’elle soit est simplement contraire à tous les usages diplomatiques.
Mieux selon Africa Intelligence, Lamamra ne cache plus son appétit pour la présidence de l’Algérie. «De présumés contacts téléphoniques entre Ramtane Lamamra et des personnalités du premier cercle du président français Emmanuel Macron –les deux hommes entretiennent des relations très cordiales– sans que le président algérien en soit prévenu, ont en outre été rapportés à Abdelmadjid Tebboune».
Bref, il est donc claire que Tebboune souhaite s’entourer de ministres fidèles plutôt que de compétences qui peuvent lui faire de l’ombre.