« Si j’ai pu blesser certaines personnes, j’en suis désolé, souffle Hugo Lloris à l’évocation de la fameuse polémique du brassard arc-en-ciel interdit par la Fifa durant le Mondial 2022 au Qatar. Toute ma vie et toute ma carrière, j’ai soutenu la lutte contre toute forme de discrimination, de même que l’éducation de mes enfants est tournée vers le respect et la tolérance. Mais en équipe de France, quand tu es capitaine, tu ne représentes pas que toi-même, porter un message ne peut pas être une décision personnelle. J’ai porté un brassard en quarts de finale contre la discrimination. On peut toujours regretter que le mouvement One Love n’ait pas été validé par la Fifa, mais aucun capitaine n’a pu porter ce brassard à la Coupe du monde. Toute cette polémique est arrivée trop tardivement. On aurait dû avoir cette réflexion, ensemble, très en amont. »

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Lloris: « On aurait tous préféré que le Ballon d’Or soit avec nous » 

Pour ce qui concerne l’affaire Benzema le gardien de Tottenham Lloris l’aborde en toute transparence: « Pour Karim, on était tous un peu surpris. Ce que nous, joueurs, avons vécu avec son départ, c’est ça: tu t’entraînes le soir, il se blesse, tu vas te coucher, et le lendemain quand tu te lèves on t’annonce que Karim est parti. Tout s’est passé tellement vite… Cela a été présenté comme un forfait médical, et nous, les joueurs, on l’a découvert au matin, dans une période où il se passait quelque chose presque chaque jour. Mais il y a beaucoup de choses qui ont été dites, et qui sont soit mensongères, soit ridicules: l’ambiance était très bonne avant son départ, et très bonne après, et elle s’est très normalement amplifiée grâce à notre parcours et à l’euphorie. Mais on aurait tous préféré que le Ballon d’Or, quand on voit ce qu’il a apporté depuis son retour, puisse être avec nous. C’est quand même un atout majeur ! »

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Mieux pour Lloris  « Dire qu’on aurait poussé pour qu’il parte, c’est complètement faux, et je ne vois pas où on veut en venir: il a été incontournable pendant dix-huit mois, il nous a aidés à gagner la Ligue des nations, son retour n’aura été que positif. C’est vraiment malhonnête de prétendre que certains d’entre nous ont pu favoriser son départ. On l’aurait fait quand, comment ? Quand tu abordes une Coupe du monde, tu veux le faire avec tes meilleurs joueurs. On nous reproche quoi ? D’avoir su nous réinventer après son départ ? Mais on l’a fait après chaque forfait, après chaque départ, après celui de Lucas Hernandez (touché à un genou dès le premier match contre l’Australie, ndlr) comme après celui de Karim. On s’est adapté à toutes les circonstances, et on a été forts. »