L’Algérie amorce un tournant stratégique au niveau de la formation professionnelle en mettant en œuvre une série de réformes ambitieuses pour l’année académique 2025-2026.
Une réforme en profondeur pour répondre au marché de l’emploi
Le 11 juillet, le ministère de la Formation et de l’Enseignement professionnels de l’Algérie a présenté la prochaine rentrée d’octobre 2025. Selon une directive ambitieuse, le chef du ministère, Yacine Mehdi Oualid, a annoncé une transformation radicale du système éducatif pour mieux aligner les formations aux exigences du marché de l’emploi et des nouvelles technologies. L’intention principale est de transformer la manière de former afin d’intégrer plus efficacement les jeunes dans l’économie nationale. La réforme vise à aligner de façon optimale les formations sur les secteurs stratégiques nationaux. Les industries telles que l’agriculture, l’énergie, et le numérique sont renforcées, avec un nombre accru de nouveaux étudiants. Par exemple, chaque année, 35 000 apprentis se formeront aux métiers de l’agriculture et de l’agroalimentaire. De plus, dans un délai de cinq ans, 5 000 jeunes seront préparés aux énergies renouvelables. Le secteur numérique verra également une augmentation avec la formation de 20 000 spécialistes en trois ans. À l’inverse, des domaines perçus comme secondaires, tels que l’administration, subiront un recul de 30% dans leur représentation. La réorientation est soutenue par des études détaillées de l’économie locale pour maximiser l’employabilité des jeunes diplômés.
Modernisation pédagogique et numérique : un engagement total en Algérie
Un aspect clé de cette réforme est la transformation de l’approche pédagogique. Le ministère adopte une approche par compétences, remplaçant les semestres traditionnels par une évaluation continue des compétences pratiques. Avec cela, le Référentiel national des formations et compétences (RNFC) a été lancé pour structurer les contenus en blocs de compétences évaluables. Le volet numérique n’est pas en reste : les inscriptions se feront uniquement en ligne via la plateforme takwin.dz, et une nouvelle plateforme, tamhin.dz, aidera les apprentis à trouver des entreprises d’accueil. Environ 30 000 jeunes seront accueillis dans des formations à distance, et 1 000 formateurs seront formés à l’utilisation d’outils numériques. Dès septembre 2025, la formation des formateurs se concentrera sur l’utilisation des nouvelles technologies et référentiels, avec l’intégration de modules sur les « soft skills » comme la communication et le travail d’équipe pour mieux se préparer aux exigences professionnelles.
Inclusion et mobilité : progrès et ouverture en perspective
La réforme cherche également à encourager l’inclusion et la mobilité géographique des étudiants. Les jeunes seront incités à suivre leur formation hors de leur wilaya d’origine pour élargir leurs opportunités professionnelles. De plus, des initiatives sont mises en place pour les personnes handicapées, notamment les autistes : 5% des places pédagogiques leur sont réservées, 100 établissements seront adaptés, et des formateurs spécialisés seront recrutés. Une innovation notable est que les élèves de deuxième et troisième année du secondaire pourront accéder à tous les cursus de formation, y compris les programmes techniques. Le secteur privé agréé offrira de nouvelles spécialités pertinentes. Enfin, une importante campagne de communication nationale fera la promotion des nouvelles orientations et sensibilisera les jeunes à l’importance des compétences professionnelles. Les inscriptions seront ouvertes du 27 juillet au 27 septembre 2025 avec un accompagnement personnalisé offert par les cellules de veille dans les centres.