Karim Amellal, ancien ambassadeur pour la Méditerranée, s’est exprimé sur la stratégie française de réduction des visas et de la pression médiatique vis-à-vis de l’Algérie. Il a souligné que la fin officielle en 2025 de l’accord de 2013 sur la dispense de visa pour les détenteurs de passeports diplomatiques a marqué un tournant important dans les relations entre les deux pays. Par la suite, l’Algérie a elle-même annulé ce dispositif, impactant ainsi la mobilité de détenteurs de passeports diplomatiques ou de service.
Les limites de la stratégie de réduction des visas
Dans un article publié, Karim Amellal conteste l’efficacité de la réduction des visas et la dénonciation d’accords comme solutions pour promouvoir la coopération bilatérale sur des enjeux tels que l’immigration et la mémoire. Selon lui, ces méthodes n’ont pas généré de changements significatifs, et l’Algérie a tendance à se fermer lorsque des stratégies publiques fortes sont employées. Il illustre son point avec l’exemple de la libération de l’écrivain Boualem Sansal, réalisée grâce à une diplomatie discrète et collective, en partie avec l’aide de l’Allemagne, plutôt qu’avec des mesures coercitives. L’ancien ambassadeur souligne que la fin de l’accord de 2013 a eu des répercussions à la fois symboliques et concrètes. Les détenteurs de passeports diplomatiques algériens doivent maintenant demander un visa pour entrer en France. Le processus de demande de visa Schengen a également été durci, incluant des rendez-vous obligatoires dans certaines villes. Ces modifications compliquent l’obtention de visas pour de nombreux Algériens.
Résistance de l’Algérie face aux pressions extérieures
Karim Amellal rappelle que l’Algérie a traditionnellement résisté aux pressions extérieures depuis son indépendance en 1962. Il mentionne l’exemple post-11 septembre, lorsque l’Algérie a accepté de collaborer dans la lutte antiterroriste, tout en refusant toute présence militaire étrangère, choisissant de préserver sa souveraineté.
Un conseil pour Emmanuel Macron
Amellal conseille de privilégier le dialogue et le respect mutuel, optant pour une diplomatie discrète et coopérative, plutôt que pour la réduction des visas et les positions médiatiques. Il croit que cette approche, en coordination avec des partenaires européens si besoin, est plus prometteuse pour avancer sur des dossiers comme l’immigration et la coopération culturelle. La libération de Boualem Sansal en est, selon lui, un bon exemple.