Les liens déjà tendus entre l’Algérie et la France ont été récemment mis à rude épreuve par une nouvelle polémique. Une vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux montre un homme en uniforme militaire tenant des propos hostiles à l’égard de l’Algérie. Présenté à tort comme un officier supérieur de l’armée française, il va jusqu’à évoquer une éventuelle attaque nucléaire contre le pays.
Toutefois, une enquête détaillée a démontré que cette séquence relevait davantage de la désinformation que de faits authentiques.
Une arnaque masquée sous forme de menace
Dans la vidéo, l’homme en question, Pascal Treffainguy, se présente comme le « porte-parole du Roi du Maroc ». Il y profère des menaces explicites contre l’Algérie, justifiant ses propos par des différends imaginaires, tels que « la coupure de gaz à la France » ou « l’occupation de Mers-El-Kébir par la Russie ». Poussant l’absurde à son comble, il prétend avoir discuté de ces intentions avec le souverain marocain.
“Je pense que la meilleure solution est un bombardement atomique de l’Algérie, en particulier sur le centre de sous-marins de Mers-El-Kébir, construit par la France et actuellement occupé par la Russie, et qui constitue une menace pour la France », a-t-il déclaré. Dans une autre vidéo publiée récemment, peu après la controverse autour des influenceurs algériens en France, il a déclaré : « Les Algériens de France doivent se calmer, sinon on leur fera subir le sort de Gaza. »
Cependant, des investigations menées par l’AFP ont rapidement démystifié ce personnage. Treffainguy, loin d’être un militaire, est un escroc notoire. Selon l’Armée française, cet individu n’a aucun lien avec leurs institutions et son uniforme ne correspond à aucun règlement français. De plus, il est connu pour des activités frauduleuses, notamment au Brésil, où il est soupçonné d’une escroquerie de près de 160 000 euros.
On l’accuse également d’avoir tué son père adoptif en novembre 2010 et d’afficher des comportements excentriques, tels que des vidéos dans lesquelles il se déguise en femme ou se revendique d’un prétendu sang royal français.
Une manipulation intentionnelle de l’information
Treffainguy avance des idées extravagantes, affirmant particulièrement que « l’Algérie n’a jamais existé » et qu’elle devrait être partagée entre le royaume du Maroc, tandis que le reste, associé à la Tunisie et à une partie de la Libye, passerait sous domination française. Il préconise aussi un coup d’État en France afin de restaurer une monarchie dirigée par un roi imaginaire. Bien que ces déclarations soient absurdes, elles ont trouvé un certain écho sur des plateformes comme la page Facebook de l’Alliance des États du Sahel (AES). De plus, un public diversifié semble adhérer à ses propos et soutient activement ses vidéos publiées sur YouTube.
Une crise qui met en lumière
Cette controverse s’inscrit dans un climat de relations bilatérales déjà tendues. Les désaccords historiques, les crises diplomatiques fréquentes et les enjeux géopolitiques compliquent les interactions entre Alger et Paris. Pour l’Algérie, cet événement met en avant l’importance de rester vigilante face aux campagnes de désinformation visant à déstabiliser le pays. Avec la prolifération des fake news amplifiées par les réseaux sociaux, l’Algérie doit redoubler d’efforts en matière d’éducation numérique et de vérification des faits.
Tant les citoyens que les autorités doivent faire preuve de prudence afin de ne pas se laisser piéger par des rumeurs ou des manipulations suscitant une indignation infondée. Dans un contexte avec lequel l’information circule à une vitesse fulgurante, cet épisode souligne la nécessité de distinguer le vrai du faux pour préserver la souveraineté nationale et l’image du pays sur la scène internationale.