L’euro dépasse les 260 dinars sur le marché noir en Algérie. Un taux de change historique qui alarme citoyens et experts. Analyse d’un déséquilibre qui s’accentue à l’approche de l’Aïd.
L’euro explose sur le marché parallèle : un taux de change qui affole les Algériens !
Le mardi 27 mai 2025, le taux de change de l’euro atteint un sommet inédit sur le marché informel en Algérie. À Alger, les cambistes affichent 259 dinars à l’achat et 261 dinars à la vente. Résultat : il faut débourser 25 900 dinars pour obtenir 100 euros. Cette flambée brutale, survenue après une période de stabilité, soulève des interrogations majeures. Et surtout, elle illustre un écart grandissant entre le taux de change officiel et celui pratiqué dans les rues.
L’Aïd al-Adha et la diaspora : les moteurs d’une flambée saisonnière
L’approche de l’Aïd al-Adha joue un rôle clé dans cette poussée. Chaque année, cette fête rime avec consommation accrue, transferts de fonds, retours de la diaspora et achats massifs. Ces facteurs conjugués exercent une forte pression sur le taux de change sur le marché noir.
Dans un contexte économique tendu, marqué par l’inflation et une disponibilité limitée des devises sur les canaux officiels, les Algériens préfèrent se tourner vers le marché informel, plus accessible. Résultat : le taux de change y devient l’indicateur réel de la santé économique perçue par les citoyens.
Un gouffre entre taux officiel et marché noir
La Banque d’Algérie, elle, affiche un taux de change officiel fixé à 149,75 dinars pour un euro, soit un écart de plus de 110 dinars avec le marché parallèle. Ce décalage spectaculaire reflète la dualité structurelle du système économique algérien, où deux réalités monétaires coexistent sans jamais se croiser. Ce fossé alimente la spéculation et affaiblit la confiance envers la politique de change. Et tant que cette fracture ne sera pas résorbée, le taux de change parallèle continuera de dicter ses lois, loin des cotations officielles.
Vers un été sous haute tension monétaire ?
Les experts sont divisés : certains prévoient un reflux après l’Aïd, d’autres anticipent une hausse durable du taux de change avec la saison estivale et les voyages à l’étranger. Si aucune mesure concrète n’est prise, le marché parallèle pourrait bien s’emballer davantage, creusant l’écart avec les taux formels.