Les données internationales récentes offrent un panorama précis du tabagisme en Algérie, révélant une réalité complexe où le pays occupe la 4ᵉ place arabe et africaine avec un taux global de 21,1 %. Une position qui met en lumière un phénomène profondément ancré et marqué par un écart considérable entre les sexes.
L’Algérie face au tabagisme : une dynamique contrastée
Selon le rapport World Population Review 2025, le tabagisme touche 41,6 % des hommes en Algérie contre seulement 0,6 % des femmes. Cet écart massif reflète la force des normes sociales : la cigarette est largement tolérée chez les hommes, tandis qu’elle reste fortement réprimée chez les femmes.
Bien que l’Algérie ne figure pas parmi les pays les plus touchés au niveau mondial, sa place dans le monde arabe et en Afrique confirme l’ampleur du phénomène et ses conséquences sanitaires et économiques.
Dans le classement régional, la Jordanie arrive en tête avec 36,3 %, suivie du Liban (34,1 %) et de l’Égypte (25,8 %). L’Algérie se positionne ensuite avec ses 21,1 %, devant le Yémen (20,6 %). Ces chiffres révèlent une région où la consommation demeure élevée, avec des disparités marquées entre hommes et femmes.
Un défi sanitaire continental et mondial
À l’échelle africaine, l’Algérie se situe dans une zone intermédiaire aux côtés de pays comme Madagascar (25,1 %), les Seychelles ou encore l’Afrique du Sud (20,5 %). Le constat est similaire : un tabagisme très masculin accompagné d’une faible efficacité des politiques de réduction.
Au niveau mondial, le tabac reste une véritable épidémie silencieuse. L’OMS rappelle qu’il cause plus de 8 millions de décès par an. Les CDC soulignent également son rôle dans les maladies mortelles telles que les cancers, les AVC ou les pathologies cardiaques.
Les taux les plus élevés se concentrent dans le Pacifique (Nauru, 46,7 %), l’Asie du Sud-Est (Myanmar, Indonésie où 74,5 % des hommes fument) et les Balkans. À l’inverse, des pays comme le Royaume-Uni ont réduit leur taux de tabagisme à 12,5 % grâce à des politiques rigoureuses et des taxes dissuasives. Dans le monde arabe, cependant, les taux stagnent, alimentés par la pression sociale sur les femmes, le stress économique et l’absence de politiques fermes.