Une coupure d’eau frappe plusieurs quartiers de Staoueli après une fuite majeure. Pendant ce temps, la SEAAL publie des résultats rassurants sur la qualité de l’eau. Un contraste qui fait polémique.
Une coupure soudaine, des habitants pris de court
Le mercredi 21 mai 2025, les robinets se sont tus dans plusieurs quartiers de Staoueli. En cause : une fuite majeure sur un canal d’alimentation principal, liée aux travaux de dédoublement de la route RW N° 233 dans la zone de Belota. Résultat : une interruption brutale de l’approvisionnement en eau potable dans les quartiers suivants :
- 872 logements Bendada
- Houche Hadjri
- Haouch Suigui
- 168 logements Chehat
- Zone d’activités de Bellouta
La Société des Eaux et de l’Assainissement d’Alger (SEAAL) a annoncé que la situation devrait revenir à la normale le jeudi 22 mai, avec un rétablissement progressif du service. Mais cette annonce passe mal auprès des habitants, exaspérés par la répétition de ce genre d’incidents et le manque d’anticipation.
Qualité de l’eau : SEAAL se veut rassurante, mais soulève des doutes
Paradoxalement, la même SEAAL a rendu public, à peine quelques heures plus tard, un rapport très flatteur sur la qualité de l’eau potable distribuée dans les wilayas d’Alger et de Tipaza.
Résultat : l’eau du robinet est conforme aux normes algériennes et internationales, selon les analyses validées par son laboratoire central accrédité.
Mais ce qui interpelle, c’est le timing. Comment justifier une communication aussi positive, alors que des milliers de foyers n’ont plus d’eau au robinet ?
Un contraste qui fait grincer des dents, surtout lorsque la société rappelle que les ménages eux-mêmes pourraient être responsables d’une éventuelle dégradation de la qualité, à cause de réservoirs mal entretenus. Une manière subtile de détourner la pression ?
Pourquoi cette double annonce ne passe pas
Derrière cette situation, un malaise persiste :
- La transparence de SEAAL est-elle réelle ou opportunément orchestrée ?
- Les travaux publics sont-ils correctement encadrés pour éviter ce type d’incident ?
- Les citoyens ont-ils vraiment les moyens de maintenir une qualité d’eau optimale chez eux, en l’absence d’un service fiable ?
À travers cette double communication, l’une sur une coupure massive, l’autre sur une qualité irréprochable –, la SEAAL ouvre la porte à des interrogations profondes sur la gestion de l’eau à Alger.
Un sujet ultra-sensible dans un pays confronté à une pression hydrique croissante.
Alors que la SEAAL cherche à renforcer la confiance en son service, c’est une vague de frustration qui monte à Staoueli. Si la qualité de l’eau est « officiellement » excellente, encore faut-il qu’elle coule.
Pour les citoyens, l’eau est un droit, pas une loterie. Une chose est sûre : cette affaire ne restera pas sans vagues.