En Algérie, un réseau criminel spécialisé dans la création et la vente de faux documents pour les demandes de visas a été neutralisé. Cette opération implique plusieurs dizaines de personnes et dévoile un système de fraude complexe qui a perduré pendant des années.
Un réseau hautement organisé
Au début de cette semaine, la chambre d’accusation rattachée à la cour de justice d’Annaba a transmis un dossier au tribunal criminel. Ce dossier traite de la falsification de nombreux sceaux appartenant à divers organismes gouvernementaux, consulats, tribunaux et banques, entre autres. Des faux ont également été fabriqués pour des sceaux de walis, de présidents d’assemblées communales, d’avocats, de traducteurs, et de notaires partout dans la wilaya d’Annaba.
L’affaire met en cause environ trente personnes. Les événements ont été déclenchés début octobre 2024 à la suite d’une instruction donnée par la procureure générale de la cour d’Annaba pour une investigation par la gendarmerie nationale, basée sur des informations sur un réseau criminel actif.
Structure et méthodes du réseau
Le réseau était dirigé par plusieurs personnes, dont l’une réside activement recherchée en France. Il comptait aussi des employés municipaux, des personnes sans emploi, et un chauffeur de taxi qui utilisait son véhicule pour dissimuler les opérations et distribuer des documents falsifiés à des clients dans plusieurs régions du pays.
Leurs opérations se faisaient depuis une chambre à coucher. Une fouille au domicile du principal suspect dans le quartier du 8 mars à Annaba a révélé des équipements informatiques et des supports magnétiques utilisés pour enregistrer les faux documents, qui étaient ensuite remis sur une clé USB aux clients pour impression et apposition de faux sceaux.
Saisies et déclarations L’enquête a permis d’identifier plusieurs suspects et leurs adresses. Lors de perquisitions, les enquêteurs ont découvert une grande quantité de sceaux contrefaits, y compris ceux d’administrations publiques et de divers services d’État.
Le principal suspect a admis que tous les sceaux saisis étaient faux et en sa possession. Il affirme les avoir acquis pour 20 000 dinars à une personne surnommée « Farchita » en 2022. Cet individu aurait quitté l’Algérie illégalement pour la France. Ensemble, ils falsifiaient des documents administratifs depuis 2016.