Après avoir été confronté au racisme en France, le Pr Rédha Souilamas, expert international en greffe pulmonaire, s’est exilé vers d’autres horizons avant de tendre la main à son pays d’origine, l’Algérie, avec le rêve de moderniser son système de santé.
Pr Rédha Souilamas,un brillant chirurgien algérien poussé à l’exil par le rejet en France
Natif de Cherchell et formé à la Faculté de Médecine d’Alger, le Professeur Rédha Souilamas s’est illustré dès ses débuts en chirurgie thoracique. Après son service militaire, il s’envole pour Paris où il gravit rapidement les échelons malgré des obstacles systémiques. Il devient chef de clinique, obtient son doctorat en médecine et dirige le programme de greffes pulmonaires d’un hôpital parisien. Pourtant, cette ascension remarquable devient vite une source de tensions. Promu grâce à ses compétences, il se heurte à un racisme latent et à une marginalisation tenace, ses origines algériennes étant perçues comme une transgression de l’ordre établi. Malgré ses innovations – comme la couveuse à poumons transportable ou le système du poumon artificiel – il devient la cible de jalousies et de discriminations. En 2013, après des années de résistance, il décide de quitter la France. Il enseigne brièvement en Belgique, avant de poursuivre sa carrière aux États-Unis puis aux Émirats arabes unis.

Un patriote désireux de contribuer au renouveau du système de santé algérien
Toujours animé par l’amour de son pays natal, le Pr Souilamas n’a jamais cessé d’imaginer un avenir médical prometteur pour l’Algérie. Il déplore néanmoins que ses multiples propositions de coopération soient restées sans réponse. Pour lui, la diaspora algérienne possède un potentiel inestimable pour appuyer la réforme du système de santé national, mais les obstacles viennent souvent d’un manque de confiance injustifié au niveau local. Il appelle à des partenariats respectueux entre les praticiens de l’intérieur et ceux de l’étranger, et milite pour des accords de formation avec des pays anglophones. Enthousiasmé par l’introduction de l’enseignement médical en anglais en Algérie, il voit là une opportunité de rupture avec l’héritage francophone et une ouverture vers l’excellence internationale. Membre fondateur de l’École européenne francophone des prélèvements multi-organes, il se dit prêt à aider son pays à développer des programmes de transplantation. Pour lui, l’Algérie a tous les atouts pour devenir un modèle sanitaire, à condition de miser sur l’innovation, la formation et l’humilité collective.