La crise diplomatique autour de Boualem Sansal met en lumière les tensions entre la France, l’UE et l’Algérie face à la stratégie de retenue.
L’impasse de la stratégie française face à la fermeté algérienne
Noëlle Lenoir, présidente du comité international de soutien à l’auteur franco-algérien Boualem Sansal, a exprimé son mécontentement face à l’inefficacité de la « stratégie de retenue extrême » adoptée par les autorités françaises. En l’absence de soutien de l’Union européenne pour contrer l’intransigeance algérienne, Lenoir a révélé que la stratégie en place depuis près de huit mois n’avait pas porté ses fruits. Le comité envisage de revoir ses méthodes et cherche à impliquer des personnalités ayant des liens avec le gouvernement algérien, telles que le président brésilien Lula da Silva, pour tenter d’assouplir la position algérienne.
L’échec des espoirs de libération pour Sansal
Les défenseurs de Sansal se sont réunis à Paris après que l’espoir d’une grâce présidentielle pour l’anniversaire de l’indépendance algérienne le 5 juillet se soit évanoui. L’agence de presse algérienne a affirmé que le verdict judiciaire algérien resterait inchangé, comme déjà signalé par le président Abdelmadjid Tebboune. De son côté, Lenoir a pointé du doigt le manque d’action concrète de la Commission européenne malgré des promesses de soutien.
Les critiques envers la réponse diplomatique française
Le comité de soutien à Sansal n’a pas épargné la France de ses critiques, notamment la manière de gérer le dossier par le président Emmanuel Macron. Le porte-parole de la commission, Arnaud Benedetti, a soutenu que la « stratégie de retenue excessive » de la France n’a pas réussi. Sophie Prima, porte-parole du gouvernement français, a déclaré qu’une rhétorique agressive ne résoudrait pas le problème.
L’ancien ambassadeur de France en Algérie, Xavier Driencour, membre du comité, a proposé des mesures de pression, similaire à celles de sa campagne passée contre l’Algérie. Toutefois, aucun geste diplomatique sérieux n’a été engagé jusqu’ici, malgré la suspension unilatérale par la France de certaines conventions bilatérales.