En Algérie, le prix du poulet connaît une chute significative, offrant un soulagement temporaire pour les consommateurs, mais créant des difficultés pour les éleveurs. Cette baisse imprévue perturbe l’ensemble de la filière avicole.
Témoignages et situation économique
Un acteur du secteur a partagé sur les réseaux sociaux que le coût de gros du poulet vivant a chuté à environ 200-210 dinars par kilogramme dans la province de M’Sila, El Bordj et El Eulma, comparé à 220-240 dinars il y a quelques semaines. Toutefois, le prix de vente par les détaillants varie de 330 à 360 dinars par kilogramme, alors qu’il atteignait 460 à 480 dinars en septembre 2024, selon le président de la Fédération nationale des aviculteurs (FNAV). Cette baisse de prix chez les éleveurs, avec un coût de production de 250 à 280 dinars par kilogramme, entraîne des pertes financières importantes pour eux.
Impact sur l’élevage de poussins
Face à ces prix de vente non rentables, de nombreux éleveurs retardent l’élevage de nouveaux poulets de chair, ce qui affecte également les couvoirs où les œufs continuent à éclore, produisant des poussins qui peinent à trouver preneur. Ces poussins risquent la mort s’ils ne sont pas rapidement intégrés dans un élevage, mettant en lumière une situation préoccupante relayée sur les réseaux sociaux.
Stratégies pour réduire les coûts de production
Pour compenser la baisse des prix, la FNAV a préconisé de réduire la durée d’élevage des poulets de 45-50 jours à 32-35 jours, ce qui permet également d’augmenter la production annuelle. Les éleveurs réduisent ainsi leurs dépenses alimentaires puisque les dernières semaines d’élevage sont moins efficaces en termes de rentabilité alimentaire. De même, des accords de contractualisation sont en place pour stabiliser les coûts et garantir des prix raisonnables pour les consommateurs.
L’importation de poulets brésiliens congelés par les autorités, vendus à des prix compétitifs, a également été citée comme un facteur influençant le marché local. Enfin, le processus de déstockage de viande blanche à des prix réduits vise à stabiliser le marché en prévision des prochaines grandes occasions telle que le mois de ramadan.
Les mesures prises pour remédier à cette situation incluent également des discussions continues entre le ministère de l’Agriculture et les professionnels de la filière avicole afin d’ajuster la production selon les besoins du marché.