Bruno Retailleau a transmis une liste de 80 Algériens sous OQTF à l’Algérie. Cette initiative soulève des tensions diplomatiques et interroge sur la réaction d’Alger.
Expulsions sous OQTF : Retailleau impose sa politique à l’Algérie
Le ministre français de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a annoncé le 14 mars avoir adressé à l’Algérie une liste de 80 ressortissants algériens sous obligation de quitter le territoire français. Il affirme que ces individus, condamnés pour atteinte à l’ordre public, seront expulsés sans consultation des autorités consulaires algériennes. Cette méthode s’inscrit dans une stratégie de rapport de force, qui pourrait raviver les tensions entre Paris et Alger.
Retailleau menace de durcir les relations en cas de refus de coopération de l’Algérie. Il prévoit une riposte graduée, qui inclurait la restriction des conditions d’accueil pour les Algériens souhaitant entrer en France et une possible remise en cause des accords bilatéraux.

Un bras de fer diplomatique aux conséquences incertaines
L’Algérie, qui examine ces dossiers au cas par cas, reste réticente à accepter des expulsions collectives. Jusqu’ici, plusieurs tentatives de renvoi ont échoué, notamment l’affaire de l’influenceur Doualemn, que l’Algérie a refusé d’accueillir en janvier.
Sur le plan politique, la démarche de Retailleau suscite des critiques, y compris en France. L’ancienne ministre algérienne Abdelaziz Rahabi a souligné que la politique migratoire ne relève pas du ministre de l’Intérieur, mais de la diplomatie. Des figures comme la députée Sabrina Sebaihi et l’avocat Pierre-Henri Bovis ont dénoncé un comportement autoritaire et inefficace, qui risque de compliquer encore davantage les relations franco-algériennes.