Depuis l’adoption d’un décret en 2022, les harkis qui ont vécu dans des camps en France, comme celui de Bias, ont vu leurs indemnités augmenter de manière significative. Cette mesure vise à compenser partiellement les préjudices qu’ils ont subis en tant qu’auxiliaires de l’armée française pendant la guerre d’Algérie.
Auparavant, les harkis recevaient une indemnité annuelle de 1000 euros pour chaque année passée dans les camps, un montant considéré comme insuffisant par plusieurs associations. Charles Tamazount, président d’une association de harkis, a abordé ce sujet récemment lors d’une visite cette semaine à un des camps qui a accueilli des harkis après l’indépendance de l’Algérie. « C’est le combat d’une vie. J’ai mené cette lutte pendant quatorze ans.
Enfin, justice est faite. J’ai atteint mon but », a-t-il déclaré au journal local Sud-Ouest, tout en soulignant que l’octroi de 1000 euros par année passée dans les camps « a reconnu des faits graves mais n’a pas suffi à rendre justice. La France a été condamnée pour des traitements inhumains ou dégradants, mais les compensations versées étaient loin de correspondre à la réalité ».
Un succès pour les groupes de harkis
Cependant, le décret provenant de la loi de 2022 a quadruplé cette indemnité, la faisant passer à 4000 euros annuellement. Cette augmentation, qui profite aux harkis ayant été hébergés dans des camps comme celui de Bias en Lot-et-Garonne, est un geste tangible de la reconnaissance des torts subis par le passé. Les conditions de vie dans ces camps après la guerre d’Algérie étaient extrêmement précaires. Éloignés de leur pays d’origine et souvent mal accueillis par la société, les harkis ont souffert en silence pendant de nombreuses années sans compensation adéquate pour leurs épreuves.
L’État français s’efforce actuellement de corriger cette situation, bien que les souvenirs soient encore douloureux. Charles Tamazount, président de l’association Harkis et Vérité et natif du camp de Bias, a exprimé son soutien à cette initiative. Il milite depuis plus de quatorze ans pour la reconnaissance des droits des harkis. Après avoir interpellé la Cour européenne des droits de l’Homme, il a remporté une victoire concernant les conditions de vie dans ces camps. Cependant, les indemnités précédentes étaient considérées comme insuffisantes.
La Cour avait suggéré un dédommagement minimum de 4000 euros par année passée dans les camps, une proposition que le gouvernement français a finalement adoptée avec cette réforme.
Une réparation qui s’étend à d’autres camps
Cette initiative ne se limite pas aux harkis résidant dans le Lot-et-Garonne. Les compensations financières sont aussi augmentées pour ceux qui ont été dans d’autres sites, tel que le camp de Saint-Maurice l’Ardoise dans le Gard. Cette extension de la mesure offre une réparation à un nombre accru de personnes, intensifiant l’effort pour reconnaître les douleurs endurées par ce groupe de Français.
Bien que cette augmentation des indemnisations soit un progrès concret, elle représente aussi un important symbole pour leurs descendants. L’action de l’État constitue une reconnaissance formelle des torts subis par ces familles, et contribue à un mouvement vers une réconciliation des souvenirs encore conflictuels de cette époque, particulièrement entre les harkis et l’État français.