Contrairement aux rumeurs, l’Algérie n’a pas emprunté 3 milliards de dollars à la Banque islamique de développement. Il s’agit d’un cadre de coopération, sans obligation de financement.
Pas de prêt, mais une possibilité de financement conditionnelle
Des informations erronées ont récemment circulé au sujet d’un prétendu prêt de 3 milliards de dollars que notre pays aurait contracté auprès de la Banque islamique de développement (BID). Or, selon les précisions apportées par le président de la BID, Muhammad Sulaiman Al-Jasser, il ne s’agit en aucun cas d’un emprunt, mais d’un cadre de coopération entre l’institution et le gouvernement algérien.
Ce cadre, signé en marge des assemblées générales de la BID à Alger du 19 au 22 mai 2024, prévoit une mise à disposition potentielle de services financiers et d’assurance à hauteur de 3 milliards de dollars sur trois ans. Ce montant ne sera débloqué qu’en fonction des besoins exprimés par l’Algérie, a précisé Al-Jasser, soulignant que ces ressources peuvent tout aussi bien ne jamais être utilisées si le pays n’en fait pas la demande.

L’Algérie réaffirme son refus de l’endettement extérieur
Le ministre des Finances, Abdelkrim Bouzerd, a salué les éclaircissements du président de la BID et confirmé que l’Algérie n’a contracté aucun prêt et ne compte pas changer de cap. L’État algérien maintient fermement sa doctrine de non-recours à l’endettement extérieur, en cohérence avec les déclarations du président Abdelmadjid Tebboune, qui avait qualifié cette option de « trahison » lors d’une allocution le 8 mai 2024.
L’annonce de ce cadre de coopération s’inscrit donc dans une stratégie de précaution et de partenariat, sans incidence immédiate sur la politique économique du pays. La confusion autour de ce dossier montre l’importance de distinguer possibilité de financement et endettement effectif, afin de préserver la clarté du débat économique et politique.