Mohamed Bouakkaz, ex-directeur du protocole à la présidence algérienne, condamné à 5 ans de prison pour enrichissement illicite. Scènes choquantes au tribunal. Détails exclusifs.
Mohamed Bouakkaz condamné en l’Algérie : « Cinq ans ? Je n’ai rien fait ! »
La scène était surréaliste. Ce jeudi, au tribunal de Bir Mourad Raïs, Mohamed Bouakkaz, ancien directeur du protocole de la Présidence algérienne, s’est effondré, en larmes, dans les bras de son avocat. En cause : une sentence de cinq ans de prison ferme, une amende de 600 000 dinars, et un million à verser au Trésor public.
Son cri déchirant, « Pourquoi ? Je n’ai rien fait ! », a glacé la salle. L’émotion de sa famille, les larmes, la confusion… La chute est brutale pour cet homme qui clamait encore, le 9 avril dernier, son « parcours irréprochable » au service de l’État.
Mais que cache réellement cette affaire ? Quels secrets d’enrichissement trouble se cachent derrière l’image policée d’un haut fonctionnaire ?
Montres de luxe, résidences suspectes, témoins douteux : un procès explosif
Les éléments du dossier donnent le vertige :
- Une résidence modeste à Sebala,
- Un immeuble inachevé à Boudouaou,
- Un véhicule usagé,
- Et même un appartement attribué à une belle-sœur…
Des biens jugés disproportionnés selon la justice, mais que la défense affirme avoir été acquis « par des prêts bancaires ou la vente de biens personnels ». Quant aux montres de luxe, la défense crie à l’absence totale de preuves.
Pire encore : le témoin-clé, Merzak Rouijali, aurait rétracté ses propos. Selon les avocats Allegue, Chama et Behabyles, ce dernier présente lui-même un train de vie difficilement justifiable.
« Il s’agit d’un procès aux preuves faibles, reposant sur des hypothèses et des amalgames », a lancé Me Behabyles.
Un procès politique ? Une affaire qui divise l’opinion publique
Initialement, la procureure avait requis 10 ans de prison et 1 million de dinars d’amende. Le Trésor public, lui, réclamait 5 millions de dinars. Si la peine finale est moins lourde, le signal envoyé est clair : l’État algérien frappe fort contre les soupçons d’enrichissement illicite.
Mais cette condamnation soulève des questions :
- S’agit-il d’un procès juste ou d’un règlement de comptes ?
- Les preuves sont-elles suffisantes pour justifier une telle peine ?
- Quel message ce verdict envoie-t-il aux autres hauts responsables ?
La défense dispose de dix jours pour faire appel. Mais le mal est fait : la réputation de Mohamed Bouakkaz est en lambeaux, et la colère populaire, alimentée par les scandales à répétition dans la haute sphère, ne faiblit pas.