Au Maroc, une femme condamnée en septembre 2022 à deux années de prison ferme pour « atteinte à l’islam » observe depuis deux semaines une grève de la faim. Lisez cette édition du mercredi 2 novembre 2022 pour en savoir plus sur ce fait.
Agée de 39 ans, Fatima Karim s’est mise en grève de la faim pour protester contre sa « lourde condamnation », a rapporté sa famille, citée mardi 1er novembre 2022 par l’AFP. Elle avait été poursuivie pour avoir commenté de façon satirique, sur sa page Facebook, des versets du Coran et des hadiths. Malgré son mea-culpa, cette internaute marocaine s’est vu infliger par la justice une peine de deux années de prison ferme. Une condamnation qui a fait réagir les défenseurs des droits de l’Homme au Maroc. Ces derniers ont tenu surtout à dénoncer ce texte de loi qui entrave, selon eux, la liberté d’expression et dont la formulation « ne spécifie pas concrètement les faits qui pourraient constituer une atteinte ». Aussi, la marocaine proteste contre sa condamnation. Fatima Karim « a entamé une grève de la faim il y a 13 jours pour protester contre son sévère jugement », a expliqué mardi 1er novembre à l’AFP un membre de sa famille qui a requis l’anonymat, en ajoutant : « nous craignons une détérioration de son état de santé ».
Retour sur l’histoire
Au Maroc, à l’instar de l’Algérie et de la Tunisie, la question de la religion musulmane est sacrée. Plusieurs internautes qui se sont aventurés à critiquer l’islam ont été arrêtés et condamnés par la justice. C’est le cas de la marocaine condamnée en septembre dernier à deux ans de prison ferme. En effet, Fatima Karim, âgée de 39 ans, était poursuivie pour avoir commenté de façon satirique, sur sa page Facebook, des versets du Coran et des hadiths. Durant son procès en appel le 13 septembre devant la Cour de Khouribga, l’internaute marocaine a fait valoir son droit à la liberté d’expression. Fatima Karim a réaffirmé que ce droit est garanti par la Constitution marocaine. Mais elle a fini par présenter publiquement des excuses à « quiconque s’est senti offensé » par ses publications. Elle a assuré devant les juges n’avoir jamais eu l’intention de porter atteinte à l’islam, religion d’État au Maroc.