C’est un fait qui soulève assez de questionnements. Le Maroc et l’Algérie n’ont pas d’ambassadeur à Paris. Cette situation jette un voile sombre sur l’avenir de cette relation si spéciale entre Paris et les capitales du Maghreb.
Il s’agit-là, en effet d’une vacance diplomatique simultanée qui scelle encore plus le destin médiatique des deux pays mais qui accentue les choix diplomatiques français à l’égard du Maghreb et qui interpelle frontalement son approche. C’est dire à quel point il y a une urgence à rectifier le tir et à clarifier les enjeux sous peine de généraliser les ruptures entre Paris et cette région du Maghreb, si vitale pour les intérêts de la France et de l’Europe.
Et s’il y a un homme qui doit avoir la migraine à force de tourner ces plans diplomatiques maghrébins dans sa tête, c’est bien le président Emmanuel Macron. Le locataire de l’Elysée croyait avoir tracé clairement son projet pour la région. Un tropisme algérien assumé pour cause de ce que l’ancien ambassadeur français en Algérie Xavier Driencourt appelle « le piège mémoriel », Emmanuel Macron avait misé sur le régime algérien du duo Tebboune/Changriha et avait ostensiblement affiché une sourde oreille aux demandes légitimes du Maroc.
Lorsqu’en plein enthousiasme algérien du président Macron, des voix se sont élevées en France pour l’inviter à ne tenter de gagner Alger au risque de perdre Rabat, le président français ne semblait pas réceptif à ces demandes. Il s’est contenté de dépêcher sa ministre des Affaires étrangères Catherine Colonna pour mettre du baume sur le cœur des marocains.