El Watan – Les Emirats arabes unis ont annoncé hier avoir accueilli l’ex-président afghan Ashraf Ghani et sa famille, après sa fuite dimanche du pays tombé aux mains des talibans, rapporte l’AFP citant un média émirati.
Les Emirats «ont accueilli le président afghan Ashraf Ghani et sa famille pour des considérations humanitaires», a annoncé l’agence officielle WAM, citant le ministère des Affaires étrangères. Ashraf Ghani a déclaré dimanche avoir fui son pays pour éviter un «bain de sang», reconnaissant que «les talibans ont gagné». L’ex-Président, qui n’a pas précisé où il est parti, s’est déclaré convaincu que «d’innombrables patriotes auraient été tués et que Kaboul aurait été détruite» s’il était resté en Afghanistan. «Les talibans ont gagné avec le jugement de leurs glaives et de leurs fusils et sont à présent responsables de l’honneur, de la possession et de l’auto-préservation de leur pays», a-t-il ajouté dans un message sur Facebook.
Elu en 2014 sur la promesse de redresser l’Afghanistan
Et d’en finir avec la corruption qui gangrenait le pays, Ashraf Ghani n’a finalement tenu aucune de ses promesses et a été contraint de quitter le pouvoir alors que les talibans encerclaient la capitale. Présenté par ses adversaires comme un pantin des Etats-Unis, les relations de l’ex-Président avec Washington se sont envenimées après que les Américains ont décidé d’entamer des négociations bilatérales avec les talibans à Doha, au Qatar.
Ce n’est pas la première fois que ce riche pays du Golfe accueille des dirigeants et leurs proches, désormais persona non grata dans leur pays. L’année dernière, l’ancien roi d’Espagne, Juan Carlos, s’est exilé aux Emirats alors que la justice enquêtait sur des soupçons de corruption. En 2017, Dubaï a accueilli l’ex-Première ministre thaïlandaise Yingluck Shinawatra, qui a été condamnée par contumace à cinq ans de prison. L’ex-Premier ministre pakistanais, Benazir Bhutto, s’était exilée aux Emirats entre 1999 et son retour au Pakistan en octobre 2007. Les Emirats, avec l’Arabie Saoudite et le Pakistan, avaient reconnu les talibans lorsqu’ils étaient au pouvoir de 1996 à 2001.