La Suisse, qui subit un vieillissement rapide de sa population, sera confrontée à un manque de travailleurs dans les années à venir. Les projections indiquent qu’il manquera environ 460 000 employés à temps plein d’ici à 2035.
Pour pallier ce manque, il sera essentiel de recourir à l’immigration de travailleurs étrangers, notamment dans des secteurs essentiels où la main-d’œuvre locale est insuffisante. Les statistiques récentes de l’Office fédéral de la statistique, publiées le mardi 15 avril, révèlent une accélération du vieillissement de la population suisse, entraînant une hausse des retraites et une réduction de la population active. La faible natalité en Suisse, combinée à une espérance de vie en hausse, prolonge la durée de vie active mais crée aussi un déséquilibre croissant entre les nouveaux arrivants sur le marché du travail et les retraités.
En tenant compte de ces éléments et de l’impact de crises internationales telles que le conflit en Ukraine, qui a provoqué d’importants flux migratoires, l’OFS a révisé ses prévisions démographiques. Selon Economiesuisse et l’Union patronale suisse, cette évolution devrait résulter en une pénurie de 460 000 travailleurs d’ici à 2035, un chiffre susceptible d’augmenter si les tendances démographiques persistent.
L’immigration comme solution clé
L’immigration, surtout celle des travailleurs étrangers qualifiés, jouera un rôle crucial dans la résolution de cette pénurie. La Suisse, qui a une longue tradition d’attirer des travailleurs de divers pays, en particulier de l’Union européenne, grâce à un marché du travail dynamique et des salaires attractifs, pourrait voir son charme diminuer face à une concurrence accrue des autres pays européens pour séduire les talents, à moins qu’elle n’adopte des stratégies proactives.
Les projections suggèrent que malgré les tentatives d’accroître la productivité et d’optimiser le potentiel de la main-d’œuvre locale, l’immigration demeurera essentielle. On prévoit que, même avec des améliorations dans l’employabilité des résidents locaux, il restera difficile de combler le fossé entre les besoins en main-d’œuvre et les ressources disponibles sans l’apport de travailleurs étrangers.
Quels sont les domaines les plus affectés par le manque de personnel en Suisse ?
Les domaines tels que l’industrie, les technologies de l’information, les soins de santé, ainsi que les métiers spécialisés dans les domaines scientifique, d’ingénierie et financier, seront très probablement les plus touchés par le manque de main-d’œuvre. Pour conserver son leadership dans ces secteurs, la Suisse devra attirer des travailleurs qualifiés. En outre, des industries comme la construction et l’agriculture, qui s’appuient fortement sur les travailleurs étrangers, pourraient rencontrer des difficultés si l’arrivée de ces travailleurs venait à diminuer.
Afin de continuer à attirer des travailleurs de l’étranger, la Suisse doit rester une destination attrayante. Cela nécessite de maintenir une politique migratoire bien équilibrée, d’offrir des conditions de travail séduisantes et d’assurer un environnement économique stable et compétitif. Cependant, face aux défis supplémentaires que représentent l’urbanisation et les infrastructures, tels que la pression sur le marché immobilier et les transports en commun, il est crucial de mettre en place des stratégies spécifiques pour répondre aux besoins émergents.