Condamné à cinq ans de prison en Algérie, l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal est au cœur d’un appel poignant de ses filles à Emmanuel Macron. Un cri lancé en pleine crise diplomatique entre Alger et Paris.
Un appel poignant face à l’inaction
Dans une tribune publiée le 15 avril sur Le Figaro, les filles de Boualem Sansal, écrivain algérien de renom âgé de 80 ans, demandent au président Emmanuel Macron d’intervenir d’urgence pour obtenir sa libération. Condamné fin mars à cinq ans de prison en Algérie pour « atteinte à l’intégrité du territoire », Boualem Sansal a été arrêté en novembre à l’aéroport d’Alger. Ses filles, Nawal et Sabeha, dénoncent dans leur texte une situation intenable et appellent à un dernier sursaut de solidarité et de justice : « Nous nous adressons à vous, Monsieur le Président, comme à un dernier espoir. »
Le ministre français Jean-Noël Barrot a rapidement réagi, assurant que la France poursuivrait ses efforts pour que Sansal retrouve la liberté. Mais l’émotion reste vive : « Notre père est écrivain, il est malade, et il est enfermé », rappellent-elles avec gravité.

Boualem Sansal, victime collatérale d’une relation tendue
Ce cri d’alarme survient dans un contexte de vives tensions diplomatiques entre la France et l’Algérie. Le même jour, Paris expulsait douze agents consulaires algériens, en réponse à une mesure identique prise par Alger. Pour les filles de Sansal, leur père est devenu un « otage d’un contentieux politique qui ne le concerne pas ». Elles regrettent l’absence de grâce présidentielle malgré l’état de santé fragile de leur père et appellent à faire primer l’humain sur les calculs diplomatiques.
Arnaud Benedetti, fondateur du comité de soutien à Sansal, estime que l’écrivain est puni autant pour sa proximité supposée avec la France que pour sa liberté de ton. « C’est l’otage d’une relation diplomatique devenue toxique », résume-t-il.