L’Algérie devient petit à petit un véritable enfer pour les opposants et les partisans du changement démocratique. Preuve en est, le pays compte maintenant au moins 158 détenus politiques et d’opinion, a-t-on pu confirmer auprès de plusieurs judiciaires. Oui, pour l’heure, il y a au moins 158 algériennes et algériens qui croupissent en prison parce qu’ils ont participé à une marche pacifique, exprimé leur divergence politique avec le pouvoir en place sur les réseaux sociaux ou posté des vidéos critiques à l’égard des dirigeants de l’Etat algérien.
Des délits d’opinion criminalisés par les autorités algériennes qui instrumentalisent arbitrairement la Justice pour incarcérer et emprisonner à tort et à travers dans le seul but de semer cette frayeur au sein de l’opinion publique algérienne afin de la détourner définitivement du Hirak, ce mouvement de contestation populaire que le pouvoir algérien veut à tout prix enterrer.
Les incarcérations et emprisonnements en Algérie ont commencé à prendre une dimension alarmante, pour ne pas dire tragique, depuis le retour des marches populaires du Hirak le 22 février dernier. En effet, depuis cette date, pas moins de 136 militants du Hirak ont été incarcérés en raison de leur militantisme politique entièrement pacifique et deviennent ainsi des détenus d’opinion.
Depuis la reprise des marches du Hirak, plus de 5500 citoyennes et citoyens ont été violemment arrêtés et embarqués vers des divers commissariats. A la suite des arrestations, au moins 300 algériennes et algériens ont été traînés devant les tribunaux pour leur participation directe ou indirecte aux activités du Hirak.
Il est à souligner enfin que la période actuelle que traverse l’Algérie est la pire séquence liberticide depuis le début de la crise politique en Algérie en février 2019. Jamais l’Algérie n’a connu effectivement un nombre aussi élevé de détenus d’opinion et politiques. Jusque-là, la période la plus terrifiante a été enregistrée entre le 21 juin et 31 novembre 2019 où pas moins de 147 détenus politiques croupissaient dans les prisons algériennes. Ce record est officiellement battu et la situation très fragile des libertés publiques comme individuelles s’est officiellement aggravée. Que va devenir l’Algérie ?