Le gouvernement français élargit les critères de réparation pour les harkis, permettant à 6 000 personnes supplémentaires d’accéder à une indemnisation pour les préjudices subis après la guerre d’Algérie.
Une reconnaissance élargie : vers plus de justice pour les harkis
La France continue d’assumer progressivement sa responsabilité envers les harkis, ces anciens auxiliaires algériens de l’armée française durant la guerre d’Algérie. Ce mardi 29 avril, les services du Premier ministre ont annoncé l’extension des critères d’indemnisation à 37 nouveaux sites d’hébergement précaire. Cette décision pourrait ouvrir l’accès à une compensation financière à près de 6 000 personnes supplémentaires, en application de la loi du 23 février 2022 sur la reconnaissance des préjudices subis par les harkis entre 1962 et 1975.
Ces nouveaux critères découlent du rapport de la Commission nationale indépendante de reconnaissance et de réparation (CNIH). Cette dernière, créée en 2022, a déjà traité plus de 27 000 demandes et versé près de 176 millions d’euros en indemnisations. La mesure constitue une avancée significative dans la reconnaissance des souffrances vécues par les harkis et leurs familles dans les camps de transit français.

De la marginalisation à la réparation : un chemin encore long
Longtemps négligés par l’histoire officielle, les concernés ont subi l’exil, la pauvreté et l’oubli. Après l’indépendance de l’Algérie, des dizaines de milliers d’entre eux ont été contraints de fuir vers la France, souvent dans des conditions précaires. Contrairement aux Pieds-noirs, ils n’ont pas obtenu le statut de rapatriés, mais celui de réfugiés, ce qui a limité leurs droits et accentué leur marginalisation.
Ce n’est qu’en 2001 que Jacques Chirac a reconnu la faute de la République française, suivi en 2021 par Emmanuel Macron qui leur a présenté des excuses officielles. Aujourd’hui, en élargissant le champ des réparations, la France poursuit un processus de justice historique, bien que tardif. La reconnaissance institutionnelle prend enfin forme, offrant aux descendants des harkis une part de dignité longtemps refusée.