Algérie –Pour ce responsable du FFS, le code électoral « participe de la volonté du pouvoir à dépolitiser la société et à faire barrage aux partis politiques qu’il veut exclure ».
La cérémonie organisée par le FFS, hier, à Tizi Ouzou, à l’effet de faire signer un serment de fidélité aux valeurs du parti aux candidats sur ses 46 listes présentées aux élections APC et APW du 27 novembre prochain, a été une opportunité pour les membres de son instance dirigeante d’aborder le climat politique ambiant dans le pays et d’épingler, au passage, le pouvoir qui, ont-ils soutenu, recourt à toutes les manœuvres possibles, à commencer par la dépolitisation de la société, pour se maintenir, et également d’autres « aventuriers », sans les nommer, mais qui veulent, ont-ils ajouté, prendre le pouvoir en marchant sur les cadavres des Algériens. Intervenant à cette occasion, Hakim Belahcel, membre de l’instance présidentielle du parti, a soutenu que l’urgence pour le FFS est de mener un combat pour l’abrogation de l’actuel code électoral qui, à travers son article 184, « criminalise l’engagement politique des militants ».
Pour lui, le code électoral participe de la volonté du pouvoir à dépolitiser la société et à faire barrage aux partis politiques qu’il veut exclure. Il constitue même, de son avis, un « guet-apens » contre la volonté populaire, contre l’engagement militant et contre les partis politiques. Pour le FFS, en dépit de ce climat rongé par toutes les incertitudes et caractérisé par des entraves multiples sur fond de judiciarisation à outrance de l’exercice politique, il n’en demeure pas moins que le parti a déjà atteint son premier objectif, celui de réconcilier la société avec la politique.
« Le pouvoir orchestre des scénarios pour dépolitiser la société »
Tout en se disant convaincu que « ce ne sont pas les élections qui vont apporter un changement dans le pays » et que « dans le climat ambiant qui est hostile à l’exercice politique, l’élection ne peut constituer une solution à la crise », le premier secrétaire national du FFS, Youcef Aouchiche, a, pour sa part, souligné que c’est en raison de la gravité du moment et des enjeux et défis que doit relever le pays dans l’urgence que le plus vieux parti d’opposition a pris sa responsabilité de participer à cette échéance électorale, et ce, en dépit, dit-il, de toutes les entraves qui se dressent devant lui. « Notre participation est avant tout politique et stratégique », a, ainsi, rappelé Aouchiche qui intervenait dans la grande salle, pleine à craquer, de la maison de la culture Mouloud-Mammeri.
Expliquant ce caractère politique et stratégique de la participation du FFS, pour Aouchiche, il s’agit à la fois de barrer la route aux force intra et extra-pouvoir qui visent à isoler la Kabylie, et aux forces qui, dit-il, font qu’aujourd’hui « les luttes stériles, les luttes idéologiques, les luttes claniques et les polarisations risquent de porter atteinte à la souveraineté nationale » dont le FFS se dresse en défenseur invétéré.
« Il y a, d’un côté, le pouvoir qui est en train d’orchestrer tous les scénarios, d’opérer toutes les manœuvres pour dépolitiser la société et d’imposer tout un arsenal juridique et répressif pour se maintenir au pouvoir à n’importe quel prix, quitte à emprisonner des hommes politiques, des femmes et militants associatifs, et quitte à bâillonner les libertés individuelles et collectives et, de l’autre côté, ceux qui veulent prendre le pouvoir quitte à marcher sur les cadavres des Algériens. Entre les uns et les autres, la finalité pour le pays est la même », a analysé Youcef Aouchiche. Selon les données présentées lors de cette cérémonie, le FFS compte, pour ces élections à venir, 143 listes aux APC et 7 listes aux APW. Il table sur un nombre de 1 000 à 1 500 élus à l’issue de cette élection.