Alors que les relations entre la France et l’Algérie se sont détériorées ces dernières semaines, François Hollande est monté au créneau pour donner sa petite idée. L’ancien président français a qualifié le régime algérien de régime « fatigué » et « fragilisé par le Hirak ». Il a également accusé « le système politico-militaire » algérien d’entretenir une « rente mémorielle ».
François Hollande, qui a été l’invité de l’émission « 64 minutes » diffusé le 28 octobre sur TV5 monde, a qualifié les relations entre des deux pays de « rapports extrêmement délicats », estimant qu’il y a de « bonnes intentions de la part des deux présidents d’aller vers des travaux commun ».
« Il ne faut pas avoir de mots qui puissent blesser », a indiqué l’ancien président français qui estime qu’il « n’y a pas de tabous ou d’interdits », mais parle d’une « forme de délicatesse dans les expressions ». Hollande a indiqué que « chaque fois que la France prend des positions sur les affaires internes de l’Algérie cela lui revient en boomerang », soulignant que « les dirigeants algériens utilisent les déclarations de la France a des fins de politique intérieure ».
Les Algériens ne voulaient plus être dirigés par un président devenu fantomatique
Interrogé sur ses relations avec l’ancien président Abdelaziz Bouteflika, M. Hollande a indiqué que « le président Bouteflika avait jusqu’au moment de sa lucidité, fait preuve de sa capacité à diriger l’Algérie, même s’il était très handicapé ». François Hollande pense que l’annonce de la candidature de Bouteflika pour un cinquième mandat était « une forme d’atteinte à la dignité du président sortant, comme à la dignité du peuple algérien ». Ce qui a poussé, selon l’ancien président français, le peuple algérien à sortir dans la rue pour réclamer l’annulation de la candidature de Bouteflika et revendiquer un changement démocratique.
« Il y a eu ces réactions ! Les Algériens ne voulaient plus être dirigés par un président devenu fantomatique. Puisqu’on ne le voyait plus dans les manifestations officielles. Donc, j’ai compris cette réaction populaire qui a été longue, mais qui ne s’est pas traduite par des évolutions politiques », a-t-il fait savoir.
« Il n’était pas en forme dans le sens où il ne marchait plus. Il avait un micro, sa voix était faible. Ce qu’il disait était non seulement, sensé mais juste, cohérent et avec ce qui a été sa qualité principale : une vision internationale qui était assez forte et notamment par rapport aux problèmes au Mali et en Libye », conclut l’ancien homme fort de l’Élysée.