Alors que la France alourdit la facture pour les étudiants étrangers, Strasbourg brise les règles et exonère tous ses étudiants non-européens pour 2025-2026. Un signal fort.
Strasbourg dit stop aux frais différenciés : une révolution silencieuse
C’est un coup de tonnerre dans l’univers universitaire français : l’université de Strasbourg a décidé d’exonérer tous ses étudiants internationaux des frais d’inscription différenciés pour l’année 2025-2026. Une décision rare, inédite… et surtout totalement à contre-courant de la politique nationale.
Jusqu’ici, un étudiant étranger hors UE devait payer jusqu’à 3879 euros pour une licence, soit près de 16 fois plus qu’un étudiant français. Désormais, ce fardeau disparaît pour tous les niveaux d’études à Strasbourg. Un soulagement colossal pour des milliers de jeunes, notamment venus d’Algérie, du Sénégal ou du Cameroun, souvent confrontés à des situations financières critiques.
Une politique à rebours du reste de la France
Depuis la réforme de 2019, la France impose des droits d’inscription différenciés aux étudiants non-européens, dans l’objectif affiché de financer l’enseignement supérieur. Mais cette mesure s’est vite transformée en barrière sociale et géographique, excluant ceux qui n’avaient pas les moyens de s’aligner.
Pire : pas d’inscription, pas de visa étudiant. En 2025, un étudiant incapable de payer ces frais peut perdre son droit de séjour. C’est tout un projet de vie qui s’effondre. Strasbourg, en prenant le contrepied, envoie un signal fort à l’État… et aux autres universités : l’éducation doit rester accessible, pas conditionnée à un compte bancaire.
France : Une décision humaine, mais isolée… pour combien de temps ?
Frédérique Berrod, présidente de l’université de Strasbourg, assume : cette exonération répond à des “raisons pratiques et humaines”. Elle évoque des situations critiques, des malentendus administratifs, mais surtout, une volonté claire de préserver l’égalité des chances.
Mais cette décision, aussi saluée soit-elle, reste isolée. La loi limite les exonérations à 10 % des effectifs internationaux. Strasbourg avait déjà dépassé ce quota les deux années précédentes. Alors, cette politique est-elle durable ? Et surtout : d’autres universités suivront-elles ? Ou laisseront-elles Strasbourg seul à défendre l’inclusion dans l’enseignement supérieur ?