Avec plus de 34 000 inscriptions en 2023-2024, les étudiants algériens explosent les compteurs en France et bousculent la hiérarchie des nationalités étrangères. Les détails dans cette édition du lundi 26 mai 2025.
Le chiffre est passé presque inaperçu. Et pourtant, il dit tout. Avec 34 269 inscriptions en 2023-2024, les étudiants algériens confirment leur percée spectaculaire dans l’enseignement supérieur français. Une hausse de 10 %, malgré les restrictions, les quotas et une concurrence féroce à l’international. Deuxième nationalité étrangère en France, juste derrière les Marocains, les Algériens s’imposent… et font parler.
Une progression qui défie les barrières
La tendance est claire : les jeunes Algériens franchissent les frontières avec détermination. Leur présence représente 8 % des 430 000 étudiants internationaux recensés en France, selon le dernier rapport de Campus France. Et ce n’est pas qu’un effet d’inertie : pendant que les effectifs marocains baissent pour la deuxième année consécutive (-4 %), les Algériens progressent frontalement (+10 %).
Les universités publiques restent leur principal terrain d’atterrissage, notamment dans les sciences fondamentales, humaines et économiques. Mais les écoles de commerce et d’ingénieurs, plus sélectives, accueillent aussi une élite ambitieuse, prête à capitaliser sur des formations directement connectées au marché du travail, en France comme en Algérie.
Une France toujours prisée malgré la compétition mondiale
Canada, Allemagne, Royaume-Uni… Tous ont sorti l’artillerie lourde pour attirer les talents étrangers. Et pourtant, la France résiste. Mieux : elle séduit. Pourquoi ce choix massif des Algériens ? Selon les informations, l’Hexagone reste une terre d’opportunités académiques, avec un système reconnu, une langue partagée, et surtout des liens historiques puissants. La coopération universitaire entre les deux pays, bien que parfois fragilisée politiquement, reste dense et structurée. Résultat : des flux migratoires étudiants qui s’autoalimentent, portés par des réseaux d’anciens et une culture commune.
Maroc vs Algérie : un duel Maghrébin sur les bancs français
En tête du classement, les Marocains conservent la première place, avec 43 354 étudiants en 2023-2024. Soit 10 % des étudiants étrangers. Mais leur domination vacille : pour la deuxième année, les chiffres baissent. À l’inverse, les Algériens accélèrent. Leurs chiffres grimpent, leur présence s’impose. Et certains observateurs y voient déjà un basculement à venir. Sur fond de rivalité douce, les deux nations du Maghreb se disputent une même vitrine d’excellence… en attendant peut-être une inversion historique des rôles.