En France, la préfecture du Puy-de-Dôme en France est accusée de bloquer les demandes de titres de séjour. Retards, absence de réponse, précarisation : des étrangers sombrent dans l’irrégularité malgré eux.
France : Une gestion défaillante qui pousse à l’irrégularité administrative
Dans le département du Puy-de-Dôme, de nombreux étrangers dénoncent une situation kafkaïenne face à la préfecture, qu’ils qualifient de « fabrique de sans-papiers ». En théorie, ces usagers ne cherchent qu’à renouveler leur titre de séjour. En pratique, ils reviennent souvent bredouilles, confrontés à des mois de silence administratif, voire à la perte de leur emploi ou de leur logement. L’absence de rendez-vous depuis juin 2024, le blocage du portail ANEF, et l’inaccessibilité des services aggravent leur précarité.
Même les attestations de prolongation d’instruction (API), censées protéger temporairement les demandeurs, ne suffisent plus à freiner l’engrenage vers l’irrégularité. L’article du média Les Jours, publié le 12 mai, décrit une administration déconnectée de la réalité, où l’attente interminable remplace la justice administrative.

Dématérialisation inefficace et surcharge humaine
Selon des acteurs du terrain comme Dominique Charmeil de l’association CéCler, cette situation dure depuis plus de deux décennies, aggravée par la dématérialisation instaurée en 2019. Le portail ANEF, censé simplifier les démarches, multiplie les anomalies, et les agents préfectoraux se disent impuissants à aider les usagers. Témoignage à l’appui, un ancien employé décrit un service immigration surchargé et sous-équipé, souvent confié à des stagiaires face à un volume de dossiers écrasant.
Le drame d’Amjede Madani, un non-voyant algérien sans-papiers, symbolise l’échec criant du système. Arrivé pour suivre une formation spécialisée en kinésithérapie, il attend depuis 2020 un titre de séjour sans réponse. « Se faire ignorer est pire que tout », confie-t-il, dénonçant un silence administratif aussi cruel qu’inefficace.