La proposition choc d’Hervé Marseille sur une hausse de la TVA à 21 % inquiète vivement les foyers algériens en France. Impact direct sur le pouvoir d’achat, risques d’appauvrissement… Voici pourquoi cette mesure fait polémique.
Et si votre caddie coûtait plus cher dès demain, sans que votre salaire ne bouge d’un centime ? C’est le scénario redouté par des millions de foyers, après l’annonce explosive du sénateur Hervé Marseille. Parmi les plus inquiets : les Algériens vivant en France, déjà frappés de plein fouet par la hausse du coût de la vie.
Une taxe à 21 % : un « détail » qui pourrait coûter cher
C’est une phrase lâchée en apparence comme une simple idée, mais qui pourrait bouleverser des millions de vies. Hervé Marseille, président du groupe Union centriste au Sénat, a proposé une hausse de la TVA de 20 à 21 % lors d’une interview sur Franceinfo. Officiellement, les produits de première nécessité resteraient épargnés. Mais dans les faits, l’impact serait massif.
7 milliards d’euros de recettes supplémentaires sont en jeu, selon le sénateur.
Le problème ? Cette taxe touche de plein fouet les dépenses du quotidien : énergie, téléphonie, électroménager, transports, etc. Des dépenses incontournables pour tous… mais lourdes, voire insoutenables, pour les foyers modestes.
Algériens de France : entre survie et sacrifices
Les familles algériennes installées en France sont en première ligne. Confrontées à une précarité grandissante, elles redoutent que cette mesure ne soit « la goutte de trop ».
Selon une étude de l’Insee, chaque point de hausse de TVA génère une inflation immédiate, ce qui grignote directement le budget des ménages. En 2021, l’institut estimait qu’une hausse de 3 points ferait chuter le niveau de vie de 0,6 % en moyenne… et jusqu’à 1,8 % pour les plus pauvres !
Et qui sont les plus touchés ? Ceux qui dépensent la majorité de leurs revenus dans des biens taxés. Autrement dit, les foyers modestes, souvent issus de l’immigration, comme beaucoup de familles algériennes. Cette hausse viendrait s’ajouter à une inflation déjà galopante, menaçant la stabilité économique de ces ménages.
Une hausse aux effets transnationaux
Ce n’est pas seulement le quotidien français qui est en jeu. Pour de nombreux Algériens de France, chaque euro compte aussi de l’autre côté de la Méditerranée. En soutenant leurs proches restés en Algérie – envois d’argent, financement des études, soins médicaux –, une hausse de la TVA en France aurait des répercussions internationales.
Moins de soutien, moins de voyages, moins de solidarité.
« Si les prix augmentent encore, je ne pourrai plus envoyer d’argent à ma mère », confie Lyes, un agent d’entretien à Marseille.
Même si le gouvernement tempère pour l’instant – Maud Bregeon, porte-parole de l’exécutif, rappelle qu’aucune décision officielle n’a été prise –, le débat est lancé. Et la pression fiscale pourrait bien s’accentuer d’ici le budget 2026.
Avec en toile de fond une idée controversée : la « TVA sociale », défendue par le Medef et certains sénateurs, qui consisterait à compenser la baisse des charges sociales par une TVA plus élevée. Une mesure qui pourrait transformer une simple hausse en vague de précarité durable.