La France impose le visa aux détenteurs de passeports diplomatiques algériens. Une décision inédite qui marque un tournant brutal dans les relations entre Paris et Alger. Les détails dans cette édition du samedi 17 mai 2025.
Un accord historique brisé : l’exemption de visa annulée sans détour
C’est un coup de tonnerre diplomatique : la France vient de suspendre l’accord bilatéral de 2013 qui permettait aux porteurs de passeports diplomatiques algériens d’entrer sans visa sur son territoire. Résultat ? Dès aujourd’hui, même les hauts représentants de l’État algérien doivent présenter un visa pour franchir la frontière française.
Selon France Info, cette décision s’appuie sur un document officiel de la police nationale française : tout détenteur algérien d’un passeport diplomatique ou de service sans visa sera refoulé. Les consignes sont claires : appliquer strictement la mesure, quelle que soit la fonction ou le statut du voyageur.
Crise ouverte : expulsions croisées et menaces sur la diaspora
La rupture ne date pas d’hier. Mi-avril, la tension a explosé après l’incarcération d’un agent consulaire algérien en France. Alger a immédiatement riposté en expulsant 12 diplomates français, qualifiés de persona non grata. Paris a répondu coup pour coup : expulsion du même nombre d’agents algériens et rappel de son ambassadeur à Alger, Stéphane Romatet. Et ce n’est que le début : Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur, a promis une “riposte graduée”. La porte-parole du gouvernement, Sophie Primas, a même évoqué des mesures “plus importantes” à venir, visant potentiellement la diaspora algérienne en France.

Vers un point de non-retour entre Paris et Alger ?
Les relations franco-algériennes n’ont jamais été simples, mais ce bras de fer franchit un nouveau cap. Derrière le langage diplomatique, c’est une guerre froide administrative qui se joue : visa contre visa, expulsion contre expulsion. Une question brûlante se pose désormais : jusqu’où ira l’escalade ? Et surtout, quelles conséquences pour les milliers de binationaux, étudiants, familles ou entrepreneurs algériens installés en France ? L’ombre d’un durcissement général plane… et la communauté algérienne retient son souffle.