La suspension de l’exemption de visas pour les diplomates entre l’Algérie et la France ravive les tensions. Chacune des parties s’accuse de rompre un accord bilatéral de 2013.
Visas : Un accord de 2013 remis en cause par une série de mesures unilatérales
Le climat diplomatique entre l’Algérie et la France s’est à nouveau tendu à la suite de différends liés à l’accord bilatéral de 2013, qui exempte les diplomates et agents de service des deux pays de visa. Le 19 mai 2025, Alger a dénoncé une violation de cet accord, reprochant à Paris d’avoir amorcé un gel de l’exemption de visas sans en assumer les responsabilités. En réponse, les autorités algériennes ont promis d’appliquer strictement le principe de réciprocité.
Le 21 mai, depuis Bruxelles, le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot a jugé les mesures prises par Alger comme « particulièrement brutales », accusant l’Algérie de mettre un terme unilatéral au dialogue entre les deux nations.

Une escalade alimentée par des décisions unilatérales et des expulsions
Le conflit diplomatique s’est aggravé avec l’annonce, par les autorités françaises, de l’expulsion de diplomates algériens n’ayant pas de visa en règle. Selon un document de la police française, révélé le 17 mai, tous les détenteurs de passeports diplomatiques algériens doivent désormais présenter un visa pour entrer en France. Cette directive marque une rupture explicite de l’accord de 2013.
Face à cela, Alger a vivement réagi, conseillant à ses diplomates de ne plus voyager vers la France, ni même d’y transiter. En avril déjà, le ministre français de l’Intérieur avait laissé entendre que la remise en cause de l’accord de 2013 pourrait s’inscrire dans une stratégie de réponse graduée vis-à-vis de l’Algérie. Des refoulements de diplomates algériens, y compris des proches de hauts responsables, avaient été enregistrés dès le début de l’année, alimentant une crise bilatérale profonde.