Après quatre décennies en France, Bob, un ressortissant congolais, fait face au refus de renouvellement de son titre de séjour et une OQTF. Un témoignage poignant sur les nouvelles politiques migratoires.
40 ans de présence en France, mais un titre de séjour refusé
Arrivé en France en 1984, Bob, un Congolais ayant vécu légalement dans le pays pendant des décennies, se retrouve aujourd’hui sous le coup d’une Obligation de Quitter le Territoire Français (OQTF). Père de trois enfants français nés entre 1988 et 1993, il avait obtenu un titre de séjour renouvelé plusieurs fois, notamment avec la mention « vie privée et familiale ».
Cependant, en 2020, tout bascule : sa demande de renouvellement est rejetée. L’administration française estime que ses enfants étant désormais majeurs, ils « n’ont plus besoin de lui ». Ce motif, contesté par Bob, le prive de son statut légal, malgré des années de contributions à la société française.
Une situation bloquée : ni expulsé, ni régularisé
Suite à ce refus, Bob reçoit une OQTF et est arrêté, puis conduit au centre de rétention administrative de Mesnil-Amelot, où il passe deux mois. La Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) suspend cette mesure pour des raisons médicales, l’empêchant d’être expulsé, mais sans pour autant lui offrir une solution pour régulariser sa situation.
Pour Bob, cette décision symbolise une impasse : « Je ne suis ni expulsable, ni régularisable. » Son cas, loin d’être isolé, illustre les conséquences de la nouvelle politique migratoire française, qui étend les OQTF à des catégories auparavant protégées, comme les parents d’enfants français ou les résidents de longue durée. Mélanie Louis, militante à la CIMADE, dénonce cette évolution, soulignant les injustices subies par des personnes enracinées depuis des décennies dans le pays.