Maghrebactu- Marine Le Pen a redit vendredi « contester » la date du 19 mars 1962, marquant le cessez-le-feu et la fin de la guerre en Algérie, estimant que des milliers de harkis avaient été « sauvagement assassinés »
« Nous contestons depuis longtemps cette date choisie parce que cette date, qui a été imposée comme la fin de la guerre d’Algérie, n’a pas été la fin de la guerre d’Algérie, car il y a eu des dizaines de milliers de harkis qui ont été sauvagement assassinés », a déclaré sur France Inter, vendredi, la candidate à la présidentielle du Rassemblement national, ancien Front national, qui fut longtemps le refuge des partisans de l’Algérie française.
« S’il s’agit de réconcilier les mémoires en se flagellant devant l’Algérie qui ne cesse de réclamer des actes de repentance, moi en ce qui me concerne, ce sera non », a ajouté la candidate d’extrême droite, « sauf si l’Algérie demande elle-même pardon aux harkis sur la manière dont ils se sont comportés à leur égard ». sur la commémoration des accords d’Évian : « Nous contestons cette date choisie, imposée comme la fin de la guerre d’Algérie : en réalité ça n’a pas été la fin de la guerre. Des dizaines de milliers de harkis ont été assassinés après cette date. »
Cérémonie samedi à l’Elysée
Pour Marine Le Pen, les harkis, ces Algériens ayant combattu dans l’armée française, « ont été particulièrement maltraités par le gouvernement de l’époque » et « on doit avoir à (leur) égard une très vive reconnaissance », ce sont « des gens qui ont choisi la France, qui sont français pas seulement par leur identité mais par le sang versé ». Le président Emmanuel Macron doit présider une cérémonie samedi à l’Élysée pour le 60e anniversaire des Accords d’Evian et du cessez-le-feu en Algérie avec un souci « d’apaisement » des mémoires et de « main tendue » à l’Algérie. « Le 19 mars est une étape sur ce chemin (de mémoire) mais ce n’en est pas le terme », a insisté la présidence.
Le Parlement a par ailleurs définitivement adopté en février, par un ultime vote très large du Sénat, un projet de loi pour demander « pardon » aux harkis, qui ouvre la voie à une indemnisation pour certaines familles.