Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, est accusé d’instrumentaliser la question migratoire pour des ambitions politiques, au risque d’aggraver les tensions entre la France et l’Algérie.
Bruno Retailleau, Une stigmatisation dénoncée par l’opposition
Bruno Retailleau, en multipliant les attaques contre les Algériens de France, suscite de vives critiques. À la suite du drame de Mulhouse, il a directement associé immigration algérienne et terrorisme, une position jugée dangereuse par plusieurs responsables politiques.
Éric Coquerel, député LFI, estime que Retailleau exploite ce discours pour préparer une candidature présidentielle, l’accusant de désigner les Algériens comme des « ennemis intérieurs potentiels ». Il dénonce aussi une tentative d’ingérence du ministre dans la diplomatie française, en cherchant à envenimer les relations avec Alger.

Un désaveu au sein même du gouvernement
La stratégie de Retailleau ne fait pas l’unanimité, y compris au sein de l’exécutif. Corinne Narassiguin, sénatrice socialiste, l’a mis en garde contre ses tentatives de remettre en cause l’accord franco-algérien de 1968, qu’Emmanuel Macron refuse d’abroger. Elle déplore une pression excessive exercée sur le gouvernement et critique une cacophonie nuisible à la politique étrangère française.
Pendant ce temps, l’extrême droite reproche à Macron de ne pas durcir sa position, l’accusant de redouter la réaction de la diaspora algérienne. Cette fracture politique reflète un débat tendu sur l’immigration et la diplomatie franco-algérienne.