L’écrivain Kamel Daoud réfute les accusations de Saâda Arbane concernant son roman Houris. L’Académie Goncourt suspend le Choix Goncourt en Algérie, dénonçant la censure du livre.
Kamel Daoud défend son roman face aux accusations de plagiat
Le 3 décembre 2024, Kamel Daoud a mis fin à son silence en réagissant aux accusations de Saâda Arbane, qui l’accuse d’avoir utilisé son histoire personnelle pour écrire son roman Houris. Dans une tribune publiée dans Le Point, l’écrivain franco-algérien affirme que ces allégations sont infondées :
« Houris est une fiction qui raconte la tragédie d’un peuple, pas une biographie. Il n’y a aucun lien direct avec cette jeune femme, comme le démontre une lecture attentive du roman. »
Daoud a également critiqué les allégations de violation du secret médical, soulignant que les détails mentionnés dans le livre n’ont rien de confidentiel : « Les cicatrices et les tatouages décrits ne sont pas des secrets médicaux, mais des éléments universels dans une histoire de souffrance collective. » Par ailleurs, il a déploré que son ex-épouse, psychiatre de la plaignante, soit injustement mêlée à cette controverse.

La suspension du Choix Goncourt en Algérie : un acte contre la censure
En réaction à la censure de Houris en Algérie, l’Académie Goncourt a suspendu la 7ᵉ édition du Choix Goncourt dans le pays. Cet événement, organisé avec l’Institut français, permettait chaque année aux jeunes lecteurs algériens d’élire leur roman préféré parmi la sélection officielle. Cette décision marque une protestation claire contre l’interdiction de l’ouvrage, primé par le prestigieux Prix Goncourt 2024, et contre l’exclusion de son éditeur, Gallimard, du Salon International du Livre d’Alger.
Pour l’Académie, cette suspension est un message fort en faveur de la liberté d’expression : « Nous condamnons toute forme de censure qui entrave la diffusion de la littérature. » Houris, qui explore les traumatismes de la décennie noire en Algérie, est jugé incompatible avec une législation nationale interdisant les œuvres abordant cette période. Ce bras de fer illustre une lutte plus large pour la reconnaissance des récits douloureux d’un passé encore sensible.