En France, alors que la controverse autour de l’abaya commence à s’apaiser, une nouvelle polémique émerge en ce début de rentrée sociale et politique : l’immigration redevient un sujet brûlant. La présentation de la nouvelle loi sur l’immigration aux parlementaires offre ainsi une tribune pour débattre de cette question, mais elle constitue également une opportunité pour les populistes de surenchérir sur ce dossier.
La droite adopte une position offensive en s’opposant fermement à l’immigration. Elle va même jusqu’à réclamer la résiliation de l’accord de 1968 avec l’Algérie. En contrepoint, la gauche et l’extrême gauche cherchent à contrecarrer les positions des Républicains et d’autres formations hostiles à la régularisation des sans-papiers. Plusieurs élus de ces courants ont signé une tribune publiée dans la presse en faveur de cette régularisation.
Dans cette tribune, les signataires avancent trois mesures urgentes visant à faciliter l’accès des étrangers au marché du travail. Ils reconnaissent en premier lieu la nécessité de régulariser les travailleurs sans papiers, notamment ceux qui exercent des professions à forte précarité, tels que le BTP, l’hôtellerie-restauration, la propreté, la manutention et l’aide à la personne. Ces travailleurs sans papiers, souvent en première ligne dans des secteurs cruciaux, contribuent activement à l’économie et à la vie sociale de la France.
Les signataires soulignent que ces immigrés sans papiers travaillent par nécessité et que les employeurs dépendent d’eux. Les autorités ferment les yeux sur leur situation en raison de leur rôle indispensable dans l’économie et la société. Pourtant, ces travailleurs sans papiers vivent dans la précarité, privés d’accès à des droits élémentaires, et sont contraints d’accepter des salaires bas qui ont un impact sur les niveaux de rémunération dans certains secteurs.
En plus de la régularisation des travailleurs sans papiers, les signataires plaident en faveur de la régularisation de ceux qui, faute de papiers, se trouvent dans l’incapacité de travailler. Ces individus sont contraints de recourir à l’hébergement d’urgence ou à des solutions de fortune, alors qu’ils aspirent à exercer un emploi. Ils pourraient être rapidement intégrés dans le marché du travail, notamment grâce à des programmes de formation que de nombreuses branches professionnelles et des centres de formation publics sont prêts à développer. Il est essentiel de mettre un accent particulier sur l’accès au travail des femmes étrangères, dont le taux d’activité en France est l’un des plus bas de l’OCDE.
En résumé, la régularisation des travailleurs sans papiers est aujourd’hui plus que jamais une nécessité pour l’économie française. Cette mesure est soutenue non seulement par des associations, mais aussi par des organisations syndicales et patronales, reconnaissant ainsi son importance cruciale pour l’économie nationale.