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«Elle souhaitait que ses enfants soient élevés en France» : les parents de Chahinez, brûlée vive par son mari, obtiennent la garde de la fratrie

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Le père et la mère de la jeune femme, immolée par le feu en pleine rue par son époux le 4 mai dernier à Mérignac, ont quitté l’Algérie pour la France afin de s’occuper de leurs petits-enfants orphelins.

C’était l’une de ses dernières volontés : que ses enfants soient élevés en France. Les parents de Chahinez Boutaa, née Daoud, se sont battus et ont finalement obtenu la garde de leurs trois petits-enfants âgés respectivement de 5, 8 et 13 ans, a appris Le Figaro auprès de leur avocat, Me Julien Plouton, confirmant une information de FranceInfo. Orphelins depuis le meurtre de leur mère, froidement exécutée par son compagnon le 4 mai dernier à Mérignac, en Gironde, la fratrie a été accueillie au nouveau domicile des grands-parents maternels, quelques jours avant les fêtes.

L’homme à l’origine du drame, dont le casier judiciaire comportait plusieurs condamnations, notamment pour «violences conjugales», avait confié aux enquêteurs vouloir «punir» Chahinez «sans la tuer» et la «brûler un peu pour lui laisser des marques», avait rapporté au mois de mai, lors d’une conférence de presse, la procureure de la République de Bordeaux Frédérique Porterie. La mère de famille avait été retrouvée à seulement quelques mètres de son domicile, blessée à la cuisse par plusieurs balles de fusil de chasse et calcinée.

«Leur but était de réunir les trois enfants»

Après avoir quitté l’Algérie mi-juillet pour venir s’installer en France, les parents de Chahinez, Kamel et Djohan Daoud, avaient entamé des démarches dès l’été pour obtenir la garde de leurs deux petits-fils et de leur petite-fille. «Leur principale crainte était que la fratrie soit séparée», explique Me Julien Plouton. Car la situation juridique de chaque enfant n’est pas la même : les deux aînés sont issus d’un premier mariage, dont le père est décédé il y a plusieurs mois en Algérie, lors d’un incendie accidentel. Le premier fils de Chahinez avait par ailleurs déjà vécu durant cinq ans chez ses grands-parents maternels, en Algérie, lorsque sa mère s’était envolée pour la France avec la benjamine, pour emménager avec son second époux. Après avoir vécu durant plusieurs années loin de sa mère, l’adolescent avait finalement pu la rejoindre à Mérignac, seulement quelques semaines avant la tragédie.

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Le petit dernier, lui, est le fils de Chahinez et de l’homme mis en cause. «Cela peut avoir une incidence sur la décision qui peut être rendue, mais, pour l’instant, on se dirige vers une délégation de l’autorité parentale aux grands-parents maternels», assure Me Plouton, ajoutant que le juge des enfants a donné son accord pour que les grands-parents puissent suivre la scolarité des trois petits.

Kamel et Djohan Daoud s’étaient récemment vu attribuer par le maire de Bordeaux un logement social à Cenon, une commune limitrophe de Bordeaux, en Gironde. Une enquête des services sociaux avait permis d’établir que les grands-parents étaient aptes à accueillir les enfants, alors placés en famille d’accueil. «À présent, c’est de la pure forme : mes clients ne veulent qu’une chose, réaliser la volonté de leur fille, qui souhaitait que ses enfants soient élevés en France», souffle leur avocat.

Six policiers devant le conseil de discipline en janvier

Cette heureuse nouvelle est loin de signer la fin de ce dossier tragique : le 4 janvier 2022, six policiers passeront devant le conseil de discipline pour répondre de certains manquements administratifs dans le cadre de cette affaire, indique Me Julien Plouton. L’enquête menée par l’Inspection générale de la police nationale (IGPN), la «police des polices», avait en effet mis en évidence certains dysfonctionnements, tels que «le défaut de transmission de la plainte de Chahinez au parquet», précise l’avocat des parents de la victime. Cette dernière avait déposé plainte deux mois avant son décès.

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Pointant de nombreuses «fautes et erreurs d’appréciation», le pénaliste se dit notamment révolté par le délai «inacceptable» entre «cet appel au secours et le passage à l’acte». «L’interpellation de cet individu était faisable, et le drame aurait pu être évité», martèle-t-il, expliquant que «la fiche d’évaluation du danger a été mal analysée.» «Chahinez avait signalé des violences et des menaces de mort à plusieurs reprises, notamment une séquestration dans son véhicule. Or la police n’a pas tenté d’interpeller cet homme, alors même que les forces de l’ordre connaissaient l’adresse de son domicile ainsi que celle de son lieu de travail. Mieux : ils savaient que cet individu avait plusieurs rendez-vous prévus avec les services sociaux, mais rien n’a été fait», assure Me Plouton.

Quatre officiers et commissaires, dont le Directeur départemental de la sécurité publique (DDSP) en Gironde Martin Levrel, ont ainsi été convoqués à Paris, tandis que deux brigadiers l’ont été à Bordeaux, précise l’AFP. Il est reproché à ces deux brigadiers, un homme et une femme, «des manquements administratifs», a expliqué à l’AFP Eric Marrocq, secrétaire régional du syndicat Alliance Police Nationale, soulignant que «l’étude du dossier en commission de discipline permettra de lever les doutes quant à leur impartialité et leur professionnalisme». Selon l’AFP, parmi les quatre supérieurs hiérarchiques convoqués à Paris, trois hommes et une femme, figurent, outre le DDSP : le commandant de la Division ouest et son adjointe, ainsi que le commissaire de Mérignac.

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