Le Parti conservateur du Danemark propose de limiter l’accès aux permis de travail pour les ressortissants des pays musulmans. Une idée critiquée par les milieux économiques et jugée discriminatoire.
Danemark : Une proposition conservatrice visant les travailleurs des pays musulmans
Au Danemark, un projet du Parti conservateur fait couler beaucoup d’encre. Il vise à durcir les conditions d’obtention de permis de travail pour les étrangers originaires des pays à majorité musulmane. La mesure ciblerait notamment les ressortissants du Moyen-Orient, de l’Afrique du Nord, du Pakistan et de la Turquie, regroupés sous l’appellation MENAPT.
Le parti de droite justifie cette initiative par la volonté de protéger la sécurité nationale et d’éviter des problèmes d’intégration. Sa porte-parole, Mette Abildgaard, estime que la main-d’œuvre étrangère peut représenter un risque à long terme, même si elle répond à des besoins économiques immédiats. Si cette proposition venait à être adoptée, des pays comme l’Algérie, le Maroc ou la Tunisie seraient directement concernés par ces restrictions.

Une levée de boucliers dans les milieux économiques
La proposition est loin de faire consensus. La Confédération de l’industrie danoise (DI), principal représentant des employeurs du pays, s’oppose fermement à ce durcissement. Elle défend le principe d’un accès ouvert au marché du travail pour toute personne qualifiée, indépendamment de son origine géographique ou religieuse.
Un consultant de l’organisation a souligné qu’il n’était pas opportun de restreindre l’immigration de travail, tant que les étrangers viennent contribuer au développement économique du Danemark. Pour l’heure, le Parlement danois n’a pas tranché sur la question, mais le débat révèle une fracture croissante entre préoccupations identitaires et impératifs économiques dans la politique migratoire du pays.