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Dalila Att Taleb, chauffeuse de taxi à Paris : J’ai beaucoup de mal à faire confiance aux hommes

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Dalila Att Taleb est devenue chauffeuse de taxi à Paris, un moyen pour elle d’assurer son indépendance et de prendre sa « revanche ».

Le chauffeur est une femme, et c’est une fierté pour Dalila Att Taleb, devenue chauffeuse de taxi à Paris en décembre 2021. L’habitante du Raincy (Seine-Saint-Denis) y voit « une revanche » qui lui permet d’assurer son indépendance. Un véritable aboutissement pour cette femme de 41 ans qui a subi à plusieurs reprises la violence des hommes.

« J’ai beaucoup de mal à faire confiance aux hommes »

En 2013, Dalila obtient un visa pour rejoindre, en région parisienne, son mari atteint d’un cancer. Mais étant victime de violences conjugales, la femme au foyer réussit à obtenir une ordonnance de protection en 2015. Dalila se sépare de son mari qui décède. Venue pour lui, Dalila décide de rester en France et obtient un titre de séjour en 2016.

Avec deux enfants à charge, la jeune mère doit alors trouver un travail. Employée dans un bar-restaurant à Montreuil, elle y reste à peine six mois. Un habitué et deux autres hommes tentent de la violer. Dalila s’en sort, mais pas indemne : “Ils m’ont roué de coups, j’ai eu une fracture au nez qui m’a causé une sinusite”. Depuis cette agression, la quadragénaire voit un psychologue et “a beaucoup de mal à faire confiance aux hommes”.

Elle reçoit aussi l’aide de l’association Solidarités nouvelles pour le logement (SNL) qui rend le logement accessible aux personnes précaires, menacées d’expulsion, mal logées ou en situation d’urgence. “Mon petit appartement avec deux chambres et un salon me suffit.” Dalila espère conserver cette aide et ne demande rien d’autre que de débuter son aventure de taxi. “C’était mon rêve d’avoir un métier qui me rend fière.”

Après sa démission de Montreuil, Dalila a travaillé dans un restaurant, “mais en cuisine”. Dans ce contexte, un collègue lui parle par hasard du métier de chauffeur de taxi. Elle se dit intéressée. “C’était mon rêve de pouvoir travailler en faisant de la conduite !”

Une chauffeuse pour « rassurer les femmes » qui prennent le taxi

Lors de l’ultime entraînement avant l’examen, dans la voiture d’Hocine Yousfi, formateur, Dalila s’est installée à l’arrière avec une autre élève, venue de Vendée. Elles cherchent les noms de rues que l’enseignant leur demande de trouver lors d’un exercice. Dalila est nerveuse. Elle a déjà raté une fois son examen théorique, quelques mois auparavant. La candidate a dû passer entre autres, des épreuves de français, d’anglais, de sécurité routière et de gestion. “Ça n’a pas été pas facile !”

Son angoisse est concevable pour l’épreuve pratique, puisque le formateur pose des questions précises sur les monuments culturels de Paris. Heureusement, Dalila est “très impliquée” selon son enseignant et fait un sans-faute à ce test primordial.

Un temps, Dalila a pensé devenir chauffeuse VTC. Mais elle y a renoncé. “J’ai eu une mauvaise expérience avec un chauffeur Uber qui m’avait demandé mon numéro de téléphone. Pour moi certains ne sont pas honnêtes”. En réussissant à être chauffeuse de taxi, elle compte “rassurer les femmes qui prennent ce genre de transport”.

Avec toutes les mauvaises expériences dont elle a été victime, Dalila redoute de se faire agresser une nouvelle fois. “Pour ma sécurité, je vais me protéger des clients mal intentionnés et travailler essentiellement la journée.”

 

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