ALGERIE – La situation sanitaire en Algérie est inquiétante. Outre la hausse des cas de contaminations qui a été enregistrée ces derniers jours, le non-respect des mesures préventives, l’avancement au ralenti de la campagne de vaccination, et la fatigue qui s’empare du corps médical, sont tous des indicateurs de mauvaise augure. Cependant, il ne faut pas être devin pour pouvoir prédire une catastrophe, semble indiquer le Pr Chebati, medecin pneumologue à l’hôpital de Beni Messous à Alger.
Invitée de Radio Sétif, le Professeur Chebati, medecin spécialisé au service de pneumo-phtisiologie et allergologie à l’hôpital de Beni Mesous, confie que nous nous dirigeons à pas surs vers une catastrophe sanitaire. Le professeur dénonce également l’insouciance et l’indifférence qu’affichent certains citoyens.
« Il n’y a pas de grippe en été »
Selon ce professeur, cet été sera « chaud, difficile et effrayant si nous continuons à être insouciants et indifférents ». Concernant les chiffres annoncés par le ministère de la Santé, le Pr Chebati assure qu’ils sont intimement liés avec le nombre des kits de dépistage. « Le nombre réel est plus élevé, explique le professeur, si on compte les cas hospitalisés et les porteurs sains du virus qui n’ont pas été dépistés ».
Il s’agit selon le Pr Chebati d’une « vague beaucoup plus dangereuse que les deux précédentes » et d’un « variant plus fort et plus menaçant ». Le spécialiste confie que « plusieurs cas critiques arrivent à l’hôpital et nécessitent une hospitalisation, une prise en charge et beaucoup d’oxygène« . Beaucoup parmi les malades sont encore jeunes, indique aussi le médecin.
Le professeur Chebati a également déclaré que « la grippe saisonnière n’existe pas en été. Si quelqu’un a le nez qui coule, des maux de tête et des douleurs articulaires, il s’agit du Covid, et ce, jusqu’à preuve du contraire ». Le spécialiste conseille les citoyens atteints de ces symptômes de consulter vite un médecin.
« On a vraiment peur de perdre le contrôle de la situation, les médecins sont fatigués psychologiquement et physiquement », déclare le spécialiste qui déplore le fait que des médecins succombent chaque jour à ce virus qui demeure mortel. Afin de faire face à cette situation qualifiée de critique, le Pr Chebati préconise un retour au port de masque, aux mesures de distanciation, mais invite aussi les citoyens à se faire vacciner.